Sénégal: Pari réussi pour le PASTEF

18 Novembre 2024

Alors qu'elle se dessinait, la victoire du parti au pouvoir au Sénégal, le PASTEF, aux législatives anticipées du dimanche 17 novembre dernier, semble se confirmer avec les premières tendances issues des bureaux de vote.

Quelques heures après la fin du scrutin, le Porte-parole du gouvernement, Amadou Ndieck Sarré, en possession de « 90 à 95 % des résultats », a évoqué une « large victoire » de la majorité présidentielle. Il n'a pas été contredit par l'ancien chef de l'Etat, Macky Sall, à la tête de la coalition de l'opposition, qui a reconnu la défaite de son camp, au lendemain de ces législatives.

Aussi la presse sénégalaise, dans son ensemble,a-t-elle parlé de « raz-de-marée » du PASTEF. Huit mois après avoir remporté l'élection présidentielle, le duo de dirigeants sénégalais, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko prouvent leur popularité et les espoirs placés en eux, en s'imposant à nouveau dans les urnes. Le PASTEF, qui est assuré de rafler la grande,voire l'écrasante majorité des 165 sièges de députés, devrait régner sur le nouveau Parlement.

Cette victoire quasi acquise, en attendant les résultats provisoires et définitifs, n'est pas surprenante. Elle illustre la soif de changement au pays de la Teranga, où beaucoup de jeunes étaient impatients de tourner la page Macky Sall.

On avait d'ailleurs du mal à croire que les Sénégalais allaient donner les clés de la présidence au PASTEF et lui refuser celles de l'Assemblée nationale. Les législatives de dimanche, qui se sont déroulées sans incident majeur, confortent en toute légitimité le pouvoir Faye-Sonko et grandissent davantage la démocratie sénégalaise considérée comme un modèle sur le continent africain.

Elles ouvrent la voie à une gouvernance plus sereine du PASTEF qui avait toutes les peines du monde pour faire passer des reformes dans l'ancienne Assemblée nationale, dominée par l'opposition. Un climat de défiance entre les deux institutions s'était d'ailleurs installée, amenant le Président Faye à dissoudre le Parlement et à convoquer les législatives de dimanche. L'orage ne sera plus qu'un souvenir, avec le sacre du PASTEF qui équivaut plus ou à moins à la levée des entraves au Parlement. Le vent a incontestablement tourné en faveur des deux désormais ex-opposants, devenus maitres du pays.

La vision d'un Sénégal souverain, juste et prospère, véhiculée par Faye et Sonko, des panafricanistes de gauche, a fait de l'effet auprès des masses. Une telle philosophie ne peut que prospérer, à un moment où l'ascendance de la France sur ses anciennes colonies est fortement décriée en Afrique de l'Ouest par une nouvelle génération en quête de plus de dignité et de repères.

Il reste au duo Faye-Sonko de tenir leurs engagements de campagne, pour ne pas aussi être « vomis » par l'histoire. Parmi les promesses des deux têtes couronnées du PASTEF, figurent, entre autres, l'assainissement du cadre économique, la lutte contre la corruption, une exploitation rationnelle des ressources naturelles, la valorisation du capital humain et l'équité sociale. Ce sont de nobles ambitions, qui si elles venaient à être mises en oeuvre, transformeront positivement le Sénégal. Faye et Sonko qui ont désormais les pleins pouvoirs, sont attendus à l'oeuvre...

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