Nombreuses sont les associations paysannes qui travaillent en partenariat avec Conservation International pour contribuer à la restauration forestière sur des terres dégradées dans la zone protégée COFAV.
« Nous avons reçu des formations de la part de CI pour la mise en place et la gestion d'une pépinière », a évoqué Razafiarimanana Jeanine, la présidente de l'association « Kolo Ala » composée de 41 membres, localisée à Andranomaitso, commune Antaretra dans le district d'Ifanadiana dans la région Vatovavy. « Nous produisons notamment de jeunes plants de girofles, de cannelle, de café et bien d'autres espèces autochtones comme le « hintsy ». Nous les distribuons gratuitement aux membres afin de contribuer à la restauration forestière.
A titre d'illustration, chacun d'entre nous dispose de 45 jeunes plants de girofliers qui sont déjà mis en terre en 2021. La récolte de ce produit de rente sera attendue en 2028. En outre, 1 550 jeunes plants de caféiers sont actuellement mis en pot. Notre objectif consiste à renouveler les cultures de rente qui nous procurent de sources de revenu durables tout en étant résilients face aux effets néfastes du changement climatique. Conservation International nous appuie en même temps à la recherche de débouché », a-t-elle fait savoir.
17 360 jeunes plants mis en terre
En attendant, cette association « Kolo Ala » ont bénéficié des intrants agricoles et d'équipements permettant aux membres de subvenir à leurs besoins alimentaires. On peut citer, entre autres, des semences de haricot, de maïs, d'arachide et de « voanjobory ». « Nous avons pu commercialiser notre surplus de production en vue de scolariser nos enfants ou de développer d'autres activités agricoles. Nous souhaitons également promouvoir les plantations de cacaoyers et de litchi car ce sont des cultures à cycle court », a témoigné Haingo, une conseillère au sein de l'association.
Quant à Franck Andriasamintsoa, pépiniériste membre de l'association Ravinala, plus de 20 000 jeunes plants ont été produits depuis sa création en 2019. « Nous produisons des jeunes plants d'arbres autochtones, de caféiers, de cacaoyers et bien d'autres arbres fruitiers comme le litchi, la banane, l'avocat, le noni, le coeur de boeuf et le papaye. Les membres sont sensibilisés à effectuer un reboisement pour la restauration forestière. Sept sites de reboisement d'une superficie totale de 6ha sont à notre disposition. Depuis, nous avons mis en terre 17 360 jeunes plants d'arbres autochtones tels que le « Varongy », l' « Arongana », le « Voapaka » et le « Ramby », sans compter les jeunes plants d'arbres fruitiers », a-t-il expliqué.
Taux de déperdition de forêts à moins de 1%
Par ailleurs, « la population locale reconnaît l'importance de cette restauration forestière. Cela nous procure des services économiques et écologiques indispensables dans notre vie quotidienne. A titre d'illustration, les sources d'eau qui se sont taris il y a longtemps, commencent à couler de nouveau. Ce qui nous permettra de faire une extension de nos activités agricoles. Nous avons également besoin d'arbres autochtones pour servir d'ombrière aux autres cultures comme le café », a enchaîné ce pépiniériste.
En tout, les associations paysannes travaillant en partenariat avec CI sont très engagées dans la restauration des forêts dans la zone protégée COFAV (Corridor Forestier Ambositra-Vondrozo). Cette Aire protégée regorge des espèces faunistiques et floristiques endémiques au pays pour ne citer que les espèces de lémuriens. « Le taux de déperdition de forêt a nettement diminué atteignant à moins de 1% actuellement au lieu de plus de 4% par an en moyenne avant 2018 », a soulevé Rambakoarison Rado Rabetrena, le directeur de CI à Fianarantsoa en charge de la COFAV.