La crise de l'eau potable s'aggrave à nouveau à Antananarivo, plongeant de nombreux ménages dans une situation de stress et de fatigue accumulée.
Le spectacle des longues files d'attente nocturnes pour remplir les bidons jaunes a repris de plus belle dans plusieurs fokontany de la capitale. À Ambondrona, les bidons alignés s'étendent sur des dizaines de mètres et se comptent en centaines, témoignant d'une situation critique qui met à rude épreuve la patience des citoyens. Cette pénurie a donné naissance à un nouveau métier informel.
Quelques individus, tels que Setra, veillent chaque nuit pour attendre l'arrivée de l'eau de la Jirama. « Parfois, l'eau ne marche que vers 23h. Des fois, il faut attendre jusqu'à 1h du matin pour commencer à remplir les bidons », explique-t-il. Ce service, devenu indispensable pour de nombreux foyers, permet aux ménages de ne pas veiller eux-mêmes pendant des heures interminables. En contrepartie, ils doivent débourser entre 3 000 et 5 000 ariary par bidon de 20 litres. Une somme importante pour des familles déjà souvent frappées par des difficultés économiques.
Insoutenable
Bien que la semaine précédente ait montré une légère amélioration de la distribution, la situation s'est aggravée à nouveau depuis le week-end dernier. L'étiage persistant a encore réduit les capacités de production d'eau, et les pluies, espérées pour atténuer cette pénurie, se font attendre. Les porteurs d'eau, tels que Setra, deviennent alors des acteurs incontournables de ce système improvisé.
Leur rôle, bien qu'il soulève des questions sur la précarité de l'accès à l'eau, reflète également l'adaptabilité et la résilience des habitants face à une crise récurrente. À travers cette situation, se pose la question du renforcement des infrastructures hydriques et de la pérennité de la distribution d'eau à Madagascar, qui semble de plus en plus dépendante de solutions temporaires et coûteuses, notamment avec les bonbonnes mises à disposition dans divers quartiers. Pour les usagers, une telle situation serait insoutenable, si jamais elle se produisait chaque année.