Madagascar: Cop de grisou

Que va accoucher la Cop 29 qui se tient depuis le 11 jusqu'au 22 novembre à Bakou, la capitale d'Azerbaïdjan? Les petits pays tenteront d'avoir une majoration du financement de la lutte contre le changement climatique de la part des pays pollueurs à l'issue de cette 29e conférence des Nations unies. Un objectif ambitieux estimé à plusieurs milliers de milliards de dollars par an contre un millier de dollars promis depuis 28 COP, en particulier depuis les Accords de Paris en 2015, mais jamais décaissé jusqu'à maintenant.

Les pays en développement continuent d'espérer et de courir après cette somme astronomique. Mais le rêve risque de ne jamais se réaliser quand on sait que l'ex-nouveau président de la première puissance mondiale n'entend pas donner un vaillant sou à cette lutte contre le changement climatique. Donald Trump envisagerait même de détacher les États-Unis de cet Accord de Paris.

Madagascar, à l'image d'autres pays, compte pourtant beaucoup sur ce pactole plus que jamais hypothétique. Mieux vaut donc s'occuper d'abord de nos oignons et commencer la lutte contre le changement climatique par nos propres moyens, en prenant les mesures appropriées pour protéger l'environnement en général et la forêt en particulier. Le rôle d'un ministère de l'Environnement est justement de coordonner les actions pour qu'il y ait une cohérence entre les intentions et les décisions.

On ne peut pas exhorter la population à cesser d'utiliser le charbon de bois tout en augmentant le prix des autres combustibles comme le gaz ou l'électricité. Le prix du gaz a également pris son envol cette semaine, au grand dam des usagers, comme l'a signalé la conférence des évêques. Un véritable coup de grisou pour les ménages. La bouteille de 12,5 kg passe de 86.600 ariary à 91.500 ariary chez Vitogaz, le moins cher. Chez les autres distributeurs, la même bouteille coûte 102.000 ariary.

Le prix du sac de charbon de 50 kg continue également d'atteindre des sommets et s'acquiert à 40.000 ariary. Les usagers n'ont donc pas le choix, étant donné que les autres combustibles comme le pétrole sont presque introuvables, alors que l'éthanol n'a chanté qu'un seul été.

Il faut donc arrêter de raconter des sornettes à propos de la protection de l'environnement ou de la lutte contre le changement climatique. En ce moment, les feux de brousse font rage sans qu'une véritable politique ait été définie pour préserver les aires protégées. Pire, on vit actuellement une sécheresse de plus en plus inquiétante, alors que le mois de novembre se termine. C'est la conséquence directe de la déforestation qui a pour corollaire le délestage.

Ne cherchons pas ailleurs la solution à nos problèmes. Il y a des initiatives qui peuvent être prises sans attendre des espèces sonnantes et trébuchantes.

Les gens avant l'argent.

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