Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) lance un plaidoyer pour alléger les procédures d'importation des produits de santé. « Malgré des efforts considérables de la part des différentes institutions responsables, les processus d'importation de biens essentiels, en particulier des produits de santé, restent lourds, longs et coûteux. Divers obstacles administratifs, logistiques et réglementaires entraînent des retards importants dans la mise à disposition de ces produits critiques », selon un communiqué de presse conjoint de l'Unicef et de l'Alliance mondiale pour la facilitation des échanges (GATF), hier.
Par « produits critiques», l'Unicef parle de médicaments, de dispositifs médicaux, d'aliments thérapeutiques et d'équipements médicaux, tels que le matériel de chaîne de froid pour les vaccins. Ces retards peuvent avoir des conséquences sur la santé publique. « Ils limitent l'efficacité des interventions en matière de santé, privant ainsi les communautés de l'assistance dont elles ont besoin », peut-on lire dans ce communiqué. En effet, plus les médicaments sont bloqués à la douane, plus leur durée de vie diminue, en raison de la date de péremption. Le blocage de certains équipements médicaux, comme les « frigos », et les « glacières», par ailleurs, peut réduire l'efficacité des vaccins. Une fois la chaîne de froid rompue, la qualité des vaccins peut être altérée en cas de surexposition des produits à la chaleur, au froid ou à la lumière.
L'Unicef et le GATF ont organisé deux ateliers à Antananarivo et à Toamasina, impliquant le gouvernement, le secteur privé et les partenaires, pour étudier les goulots d'étranglement qui créent des difficultés pour l'importation des produits de santé à Madagascar. À l'occasion, ils ont évalué l'environnement actuel de la chaîne d'approvisionnement et ont passé en revue les différentes procédures afin d'identifier des solutions pratiques et facilement applicables pour fluidifier le processus. Une visite au port de Toamasina a été effectuée afin de constater de visu les réalités et de comprendre les facteurs qui peuvent retarder ou accélérer les procédures. Selon une source auprès du ministère de la Santé publique, les procédures doivent être enclenchées à temps, pour ne pas rencontrer ces problèmes.
Des recommandations sont sorties de ces ateliers. Elles devront être mises en oeuvre en 2024 et 2025, afin d'améliorer la coordination et l'efficacité du dédouanement des produits de santé, à savoir les médicaments, les dispositifs médicaux, le matériel de chaîne de froid pour les vaccins ainsi que différents équipements.
« Cette démarche est importante car elle permet d'être plus efficace, d'atteindre les bénéficiaires en temps voulu, en évitant les retards dans la mise en oeuvre des programmes, que ce soit les campagnes de vaccination ou les interventions pour la santé de la mère et de l'enfant », note l'Unicef.