Le bureau du procureur général du Mozambique a annoncé lundi 18 novembre avoir déposé une plainte au civil contre Venancio Mondlane, le candidat malheureux à l'élection présidentielle. En fuite à l'étranger, il appelle depuis mi-octobre à la mobilisation contre la fraude électorale. La répression de manifestations a fait au moins 30 morts selon l'ONU, plus de 60 selon les organisations de la société civile. Les autorités estiment que des pillages et dégradations ont causé des millions de meticais de dommages et demandent des comptes à Venancio Mondlane.
Le ministère public demande une indemnisation de plus de trente millions de meticais, soit environ 480 000 euros à l'opposant Venancio Mondlane pour les dommages causés lors des manifestations à Maputo, la capitale du Mozambique. Selon la plainte, que l'agence Lusa a pu se procurer, l'opposant est accusé d'avoir « poussé à commettre des actes graves contre l'État mozambicain. »
Plainte pénale également
Le nom de Venancio Mondlane apparaît également dans une autre plainte - pénale cette fois-ci - déposée par le procureur général. Elle vise Vitano Singano, le président du parti Révolution démocratique, accusé de « conspiration ». Le ministère public le soupçonne d'avoir fomenté une attaque contre la présidence le 7 novembre, date à laquelle Venancio Mondlane avait convoqué une grande marche contre les fraudes électorales.
Le dialogue, de plus en plus difficile
Avec ces poursuites, les autorités mozambicaines durcissent le ton et hypothèquent un possible dialogue avec l'opposant, qui promet le maintien de la contestation.
Lundi 18 novembre, la police mozambicaine a annoncé que les manifestations de la semaine passée ont fait cinq morts. L'organisation de la société civile Decide estime - plutôt - que la répression policière a tué près de trente manifestants en trois jours.