Le Président de la République Félix Tshisekedi a réitéré, à Kisangani et Lubumbashi, sa volonté de réviser ou de changer la constitution. En réaction, l'un des leaders d'opposition, Martin Fayulu, a, lundi 18 novembre dernier à Kinshasa, brisé son silence en critiquant cette prise de position du Président Félix Tshisekedi qu'il qualifie d'interprétation "erronée et absurde de l'article 217 de la Constitution".
C'est au cours d'une déclaration qui intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par des débats sur une éventuelle révision constitutionnelle, que le leader de l'Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDE), Martin Fayulu, a fermement affirmé son opposition à l'initiative de la modification de la constitution congolaise, annoncée par Félix Tshisekedi.
« Félix Tshisekedi doit comprendre une chose : je demeure le seul président légitimement élu depuis 2018, et je m'opposerai fermement, aux côtés du peuple, à son projet désastreux de modification constitutionnelle », déclare l'opposant.
Par ailleurs, il a dénoncé une interprétation erronée de l'article 217 de la constitution. « Il est vrai que l'on dit : « quand Jupiter veut perdre un homme, il lui ôte la raison. « Comment Félix Tshisekedi peut-il prétendre que l'article 217 de notre constitution consacre la vente de notre souveraineté à certains États africains? C'est une absurdité manifeste et une interprétation grossièrement erronée d'un article dont la clarté ne nécessite même pas l'expertise d'un éminent professeur en droit constitutionnel».
Et d'inviter : « Tous ceux qui ont eu l'opportunité d'étudier, même au niveau secondaire, à lire cet article ; ils comprendront que le libellé de cet article, qui figure dans plusieurs constitutions africaines, a pour objectif de promouvoir l'unité africaine. Que Félix Tshisekedi lise le dernier alinéa de l'article 214, qui stipule : Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n'est valable sans l'accord du peuple congolais, consulté par voie de référendum. Quelle aberration !», s'exclame Martin Fayulu.
Il a estimé que ce qui prime aujourd'hui, ce n'est pas la révision ou le changement de la constitution, mais la préservation de l'intégrité territoriale et l'amélioration des conditions de vie de la population.
«Ce qui prime aujourd'hui, c'est la préservation de l'intégrité territoriale et l'amélioration des conditions de vie de la population. Ce ne sont pas les dispositions de la constitution qui légitime le pillage des fonds publics ou l'inertie d'un gouvernement issu d'un simulacre d'élections», a-t-il ajouté dans son message au peuple congolais.
«Peuple Congolais, Monsieur Félix Tshisekedi joue avec le feu comme un gamin. Il vient de déclarer la guerre au peuple congolais. Comme à Kisangani, il vient de réitérer sa position de changer la constitution à Lubumbashi. Laissez-moi vous dire qu'Il ne réussira pas. Il ne va pas réussir son projet finesse. Je vais me mettre debout avec vous pour lui barrer la route. Il n'est pas Dieu. Il n'est pas Alpha et Oméga», a conclu Martin Fayulu.
Toujours à ce sujet, Augustin Kabuya, secrétaire général de l'UDPS, a, pour sa part, présenté l'article 217 comme l'une des causes de la situation dans l'Est de la RDC. Il a même qualifié la Constitution actuelle de « malédiction ».
A noter que l'article 217, qui énerve tant l'Udps, figure également dans d'autres constitutions africaines, telles que celles du Bénin (article 145), de la Côte d'Ivoire (article 155), du Tchad (article 222) et du Burkina Faso (article 146), où il est formulé de manière similaire.