Les Urnes ont livré leurs secrets ce 17 Novembre 2024, après la clôture du scrutin, qui pour l’essentiel des observateurs s’est globalement déroulé, conformément aux standards reconnus.
Selon les résultats provisoires, qui seront confirmés ou corrigés au terme des délibérations de la commission Nationale de recensement des votes, qui siège à partir de ce mercredi 20 Novembre 2024 à la Cour d’Appel de Dakar, avant leur proclamation définitive par la Conseil constitutionnel. C’est ce que dit le Code électoral.
D’ores et déjà, il faut reconnaitre que les tendances lourdes se confirment en faveur d’une victoire sans bavure du PASTEF, crédité selon ces résultats provisoires, de 131 députés, contre 16 pour la coalition « Taku Wallu » dirigée par l’ancien Président Macky Sall (hors du pays), Samm Sa Njarigne dirigée par l’ancien premier ministre Amadou Ba obtient 7 députés, Samm sa Kadu ( honorer son engagement) du Maire de Dakar Barthélémy Dias s’en sort avec 3 députés, suivi de Andu Nawlé dirigée par le Maire de Malicounda (département de Mbour) qui obtient deux ( 2) députés. Ensuite suivent, sept (7) coalitions et entités, avec chacune un député en application de la règle du plus fort reste.
Il s’agit principalement du courant nationaliste de Tahirou Sarr, Sénégal Késé de Thierno Alassane Sall (ancien ministre), de Sopi Sénégal dirigée par Tafsir Thioye, un dissident du Parti démocratique sénégalais (PDS), la coalition Naatangué de l’ancien ministre du Budget Birima Mangara, And Ci Koluté obtient aussi un (1) député, ainsi que And Bessal Sénégal du riche homme d’affaire Abdoulaye Sylla.
Le seul hic est que le taux de participation a été relativement faible, pour des raisons qu’il faudra chercher à documenter. En effet entre 2022 où le taux de participation était de 46,64%, on se retrouve avec un taux qui tourne autour de 35% en 2024. Soit un peu plus de 11 point de différence.
Il est vrai qu’on est ici dans le cas d’une élection anticipée, avec les contraintes qui vont avec, mais cela n’explique pas tout. Toutefois, ce faible taux à rendu le quotient électoral quasiment à la portée des formations politiques d’envergure départementale, car elles ne sont présentes au mieux que sur quelques départements ; suffisant pour se retrouver au parlement à la faveur du plus fort reste. Ceci en soit, est un aspect important en démocratie car permet de faire écho aux voix des minorités. Mieux il préfigure une nouvelle configuration de l’espace politique, qui ainsi remet en cause une vieille croyance qui voudrait qu’un parti seul ne peut gagner une élection au Sénégal. Pastef l’a fait.
PASTEF dispose ainsi aujourd’hui de toutes les cartes pour dérouler son « PROJET »,mais aussi décliner sa vision panafricaniste, car ne l’oublions pas, l’obtention de la majorité qualifiée, qui ne fait plus de doute, ouvre aussi aux députés « Pastef » les portes du Parlement de la CEDEAO à Abuja, et du Parlement Africain de Johannesburg.
C’est dire donc, qu’au-delà du Sénégal, l’onde choc de cette élection va rejaillir sur les institutions parlementaires régionale et sous régionale. L’on se rappelle de l’épisode du député de Pastef , Guy Marius Sagna au Parlement de la Cedeao où des cas de mauvaises gouvernance avaient été soulevés
Au Sénégal, comme un partout en Afrique, le cas du Sénégal n’arrête pas de susciter une certaine admiration, car malgré la campagne assez heurtée, violente même par endroit et par moment, les électeurs sont restés dans leur trajectoire de la présidentielle de Mars 2024 , pour une fois de plus voter en cohérence, et donner une majorité plus qu’absolue au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, afin de lui permettre de dérouler sa vision Sénégal 2050, avec les réformes que cela requiert, tant au plan Institutionnel, politique , qu’économique.