L'annonce faite par le Chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, sur le désir qu'il éprouvait d'offrir une Constitution révisée à sa patrie, la République démocratique du Congo, continue à faire parler la classe politique, surtout l'opposition, qui trouve en cette ambition du Président de la République l'idée de s'éterniser au pouvoir. Plusieurs opposants ont farouchement rejeté cette idée de réviser ou de changer carrément la Constitution du 18 février 2006, telle que modifiée et complétée en 2011.
Parmi ceux-ci, l'ancien Ministre des Télécommunications sous l'ère Joseph Kabila, Emery Okundji. Ce dernier hausse à son tour la voix pour critiquer vivement le Président de la République, qu'il accuse de vouloir instrumentaliser les Etats Généraux de la Justice pour modifier la Constitution. Des préoccupations qu'il aurait exprimées lors d'une interview le vendredi 15 novembre dernier.
Emery Okundji choisit les Etats généraux pour accuser Félix Tshisekedi, de les utiliser comme béquilles afin de satisfaire ce qu'il qualifie "d'intérêts égoïstes". Il saisit l'opportunité pour tirer les oreilles des participants à ces assises afin qu'ils produisent des conclusions productives pour une justice distributive et efficace.
«Les Etats Généraux de la Justice ne doivent en aucun cas être utilisés comme des béquilles pour ceux qui cherchent à tout prix à changer la Constitution pour satisfaire leurs intérêts égoïstes. C'est pourquoi, nous conseillons aux participants à ces assises de veiller à ne pas remettre en cause l'indépendance du pouvoir judiciaire, consacrée et verrouillée dans notre Constitution », a déclaré Emery Okundji.
Ce Député National honoraire estime que ces accises devraient se limiter à évaluer les recommandations formulées en 2015, tout en mettant l'accent sur les points qui n'ont pas fonctionnés.
Toutefois, Emery Okundji a formulé quelques recommandations pour que ces assises contribuent véritablement à améliorer la justice en République Démocratique du Congo. Il a notamment souligné que le pouvoir judiciaire doit être véritablement indépendant du pouvoir législatif et de l'exécutif, comme le stipule l'article 149, alinéa premier de la Constitution, que le pouvoir judiciaire doit être véritablement le garant des libertés individuelles et des droits fondamentaux des citoyens, conformément à l'article 150, alinéa premier, de la Constitution qui déclare que les juges ne doivent être soumis qu'à l'autorité de la loi dans l'exercice de leurs fonctions. "Nous devons éviter de soumettre les juges à des pressions extérieures lorsqu'ils rendent leurs décisions", a insisté Okundji.
Ce dernier a également suggéré qu'une rémunération adéquate des magistrats était essentielle pour les mettre à l'abri de toutes sollicitations malhonnêtes dans l'exercice de leur fonction juridictionnelle.
Il a, ainsi, appelé les participants à ces assises à rester vigilants et à veiller à ce que la Constitution, qui reste "sacrée", ne soit pas violée par des démarches qui pourraient compromettre l'indépendance de la justice.