Dakar — Le directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l'Action sociale (MSAS), Samba Cor Sarr a estimé lundi, que l'autosuffisance vaccinale sur le continent, conformément à l'ambition de l'Union africaine de combler 60% les besoins en vaccins à l'horizon 2040, passera par la formation d'experts africains.
"L'autosuffisance vaccinale en Afrique passera par la formation d'une expertise africaine de haute qualité en vaccinologie" a déclaré le docteur Samba Cor Sarr.
Il s'exprimait ainsi à l'ouverture du premier Cours africain francophone de vaccinologie avancée (Afro-ADVAC francophone), qui a démarré lundi à Dakar et se poursuit jusqu'au 27 novembre.
Cet évènement, destiné aux décideurs de la vaccinologie, s'étale sur dix jours et vise comme objectif à développer une expertise africaine dans ce domaine.
"Ce cours représente une opportunité unique d'approfondir les connaissances dans le développement de vaccins, d'aligner les protocoles d'essais cliniques du continent aux standards internationaux", a fait savoir le directeur de cabinet du MSAS.
Afro-ADVAC francophone permettra également aux participants d'acquérir les compétences nécessaires pour concevoir et mettre en oeuvre des stratégies de vaccination efficaces, par la création d'un réseau d'experts francophones en vaccinologie à l'échelle du continent, selon les organisateurs.
"Le choix du Sénégal comme pays hôte de cette première édition francophone, à l'initiative de la coopération allemande, témoigne de notre engagement constant dans le domaine de la santé publique et de notre volonté de jouer un rôle moteur dans le développement des compétences scientifiques sur le continent africain", a indiqué Samba Cor Sarr.
Une contribution au projet MADIBA
Ce premier cours africain francophone de vaccinologie avancée apportera, en outre, une contribution au projet MADIBA (Manufacturing in Africa for Disease Immunisation and Building Autonomy en anglais) ou Fabrication en Afrique pour l'immunisation contre les maladies et le renforcement de l'autonomie.
D'un coût de 45 millions de dollars , ce projet implanté au Sénégal est le fruit d'un partenariat entre l'Institut Pasteur de Dakar et la Fondation Mastercard avec pour ambition une augmentation significative de la production de vaccins sur le continent, qui n'est que de 0,1% actuellement.
De l'avis du docteur Sarr, Afro-ADVAC francophone, " bien plus qu'une simple formation de professionnels hautement qualifiés, est une réponse stratégique au défi de l'Afrique de développer une expertise locale en matière de production de vaccins et dans le renforcement de son autonomie dans la conduite d'essais cliniques"
Coordonnateur de ce cours, l'expert immunologue et vaccinologue à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le professeur Tandakha Dièye, a rappelé que depuis la crise du COVID-19, l'indépendance vaccinale, qui passe par le renforcement de notre expertise local, est devenue une grande nécessité pour le continent africain".
Des scientifiques, professionnels de la santé et spécialistes de la santé publique de niveau intermédiaire à supérieur, impliqués dans le développement de vaccins, les essais cliniques, la mise en oeuvre ou la gestion de stratégies de vaccination, provenant de 22 pays d'Afrique, d'Europe et d'Amérique prennent part à ce premier Afro-ADVAC francophone.