Congo-Brazzaville: Assainissement - Anatole Collinet Makosso parle du coût élevé de la gestion des déchets

Interpellé par les sénateurs le 15 novembre lors de la séance des questions orales avec débat sur le mode de financement des opérations d'assainissement à Brazzaville et à Pointe-Noire au titre de l'année 2025; les recettes générées par les prélèvements de 2000 FCFA à chaque salarié; et le coûts relatifs à gestion des déchets, le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a rappelé que cette problématique est l'un des enjeux liés à l'urbanisation du pays.

Depuis quelques semaines, la question des ordures ménagères fait la Une de l'actualité. En effet, les grandes artères des villes de Brazzaville et Pointe-Noire sont jonchées des déchets. « Parmi les ressources qui y sont dédiées, il y a certes les 2 000 FCFA qui sont prélevés sur le salaire des fonctionnaires dont le rendement n'est qu'autour de 120 millions FCFA/mois. L'Etat est donc contraint d'intervenir pour l'essentiel à hauteur de 3 milliards FCFA par mois pour les villes de Brazzaville et Pointe-Noire », a expliqué le chef du gouvernement.

Selon lui, le contrat avec Averda était de près de 3, 7 milliards FCA par mois alors que la ressource des fonctionnaires est de 120 millions par mois. « Les ressources additionnelles d'environ 3 milliards 500 millions sont à la charge de l'Etat. C'est ce qui ressort de l'accord que nous avons avec la société Averda qui travaillait sur les deux grandes villes pour un coût annuel d'environ 37 milliards FCFA », a détaillé Anatole Collinet Makosso.

Le contrat avec Averda étant arrivé à échéance, le gouvernement est en négociation avec un nouvel opérateur à qui il a demandé de régler substantiellement le coût de la prestation. Ce qui n'est pas encore rassurant au regard de l'immensité du travail à réaliser. Le Premier ministre a indiqué devant les sénateurs que l'Etat ne pourra pas continuer à soutenir le financement de la collecte des déchets ménagers, une activité relevant normalement des collectivités locales.

« La problématique de la forte urbanisation de notre pays a pour corollaire une production accrue des déchets ménagers et bien d'autres encore. Les problèmes de collecte des ordures comme nous constatons aujourd'hui à Brazzaville et à Pointe-Noire se poseront demain à d'autres centres urbains, c'est même déjà le cas pour certains d'entre eux. C'est pourquoi nous devons tous, avec les collectivités locales, réfléchir sur les moyens de sécuriser de nouveau les sources de financement de la gestion des déchets y compris sur la base du principe de pollueur-payeur. Des pollueurs tout aussi des ménages que des entreprises », a-t-il précisé.

C'est ainsi que le gouvernement a inscrit dans le projet de budget de l'Etat, exercice 2025, en examen actuellement au Parlement, certaines dispositions destinées à couvrir les lourdes charges découlant de l'enlèvement des ordures. Il s'agit notamment des centimes additionnels à la patente, de la taxe sur les emballages non récupérables, de la taxe immobilière sur les loyers dont 50% sont affectés aux budgets des collectivités locales couvrant les revenus des ordures ménagères.

Le chef de l'exécutif a, par ailleurs, informé que lors du débat d'orientation budgétaire, le gouvernement a fait état d'une autre piste à explorer consistant à faire un prélèvement direct à la source sur les salaires des fonctionnaires au-delà de 500 000 FCFA par mois et sur le salaire au-delà de 500 000 des cadres du secteur privé. « Cette réflexion est en train d'être affinée, lorsque les études arriveront à leur terme, nous ne manquerons certainement pas de revenir vers vous pour que nous puissions nous accorder sur ce mode de financement qui nous garantira un financement adéquat de cette activité d'enlèvement et de traitement des ordures ménagères », a conclu Anatole Collinet Makosso.

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