Congo-Kinshasa: La Lucha s'oppose à toute modification de la Constitution

19 Novembre 2024

Le mouvement citoyen accuse le président congolais de vouloir modifier la Constitution en profondeur et d'avoir des ambitions cachées.

Le mouvement Lutte pour le Changement, la Lucha, a tenu, ce mardi 19 novembre, une conférence de presse à Kinshasa, au cours de laquelle elle a manifesté son opposition à tout changement de la Constitution. En effet, le président Félix Tshisekedi a déclaré récemment son intention de réviser l'article 217 de la Constitution de la République démocratique du Congo, en mettant en avant le conflit dans l'est du pays. La Lucha redoute que cet article 217 soit un ballon d'essai pour engager une réforme plus profonde de la Loi fondamentale.

L'article 217

La prise de parole de la Lucha fait suite à la déclaration que le président Félix Tshisekedi a faite, le 16 novembre à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, au cours de laquelle il a évoqué l'article 217 de la Constitution.

Félix Tshisekedi a assuré que "la guerre du M23, d'hier et d'aujourd'hui rentre dans le cadre de ce que vous avez vu dans cette Constitution, à l'article 217. On veut nous obliger à abandonner une part de notre souveraineté à des Etats voisins".

L'article 217 de la loi fondamentale congolaise ne prévoit cependant pas d'abandon de souveraineté à un autre Etat. Celui-ci prévoit que la RDC, "peut conclure des traités ou des accords d'association ou de communauté comportant un abandon partiel de souveraineté en vue de promouvoir l'unité africaine".

Jacques Issongo est membre de la Lucha et il explique ainsi que l'article 217 concerne uniquement la possible adhésion à des organisations régionales.

La Luche prête à une bataille en justice

Selon lui, le président congolais "ment parce que les intentions sont claires, en commençant par son propre parti qui dit haut et fort qu'ils vont maintenir le pouvoir le plus longtemps possible. L'article 217 est fait pour faciliter l'intégration régionale. Tshisekedi vient tout juste de signer des accords pour intégrer l'EAC (Communauté d'Afrique de l'Est, ndlr). Sans cet article, l'accord n'aurait pas eu lieu. Nous pensons que Tshisekedi sait ce qu'il est en train de faire. S'il veut nous diriger en dictateur, nous n'allons pas nous laisser faire".

Pour la Lucha, cette modification de la Constitution pourrait en effet être l'occasion d'en proposer d'autres qui permettraient alors à Félix Tshisekedi de briguer un troisième mandat.

L'organisation précise qu'elle n'hésitera pas à recourir à tous les moyens légaux pour empêcher la révision de la Constitution, notamment en organisant des manifestations pacifiques pour garantir le respect de la loi.

La Lucha ne s'oppose en effet pas uniquement à la réforme de l'article 217, mais à celle de la Constitution dans son ensemble.

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