Congo-Brazzaville: Disparition - L'artiste Rido Bayonne s'en est allé

Auteur compositeur, arrangeur talentueux, professeur généreux, bassiste et chef d'orchestre, l'artiste congolais Rido Bayonne est mort le 17 novembre, en France. Il laisse derrière lui un immense héritage musical.

Rido Bayonne est l'un des artistes les plus influents de la scène musicale africaine et internationale, mais peu connu dans son pays natal. Sa musique était un mélange de rumba congolaise, makossa camerounais, jazz, musique classique et autres, une véritable fusion inédite de styles.

Né le 7 mars 1947, à Pointe-Noire, il quitte son pays natal à l'âge de 10 ans pour Douala, au Cameroun, où il a été accueilli dans une nouvelle famille et développe très vite ses talents musicaux. Il côtoie des grandes figures de la musique congolaise telles Tino Baroza et Albert Elenga alias Ndinga qui deviennent ses mentors. Rido commence à se faire un nom à travers des playbacks dans des prestigieux clubs de Douala : Castel et Saint Hilaire.

A 13 ans, l'artiste retourne à Brazzaville et rejoint le groupe mythique Les Bantous de la capitale dans lequel il reste aux côtés des figures légendaires comme le percussionniste Saturnin Pandi, les saxophonistes Jean Serge Essous et Nino Malapet. Ce passage lui a permis d'affiner ses compétences musicales et a élargi son horizon.

C'est dans les années 1970 que Rido Bayonne s'installe en France où il intègre vite la scène musicale parisienne et collabore avec des artistes de renom tels que Michel Polnareff, Maxime le Forestier et Graeme Allwright. Il fonde ensuite avec Michel Perez, Girard Maimone et Patrick Garel le groupe « Spheroe », spécialisé dans le jazz fusion et enregistre deux albums mémorables, à savoir« Spheroe » et « Primadonna » qui témoignent par la suite son audience artistique.

Auteur compositeur prolifique offrant au monde des chansons mélodiques parmi lesquelles « Born in africa » ; « L'âme du Congo » ; « Alliance » ; « Vibration éternelle » ; « Makossa spirit ». Rido a encadré des jeunes musiciens qui sont devenus des stars internationales et a également contribué à la formation de Richard Bona ; Paco Sery et d'Etienne Mbappé, tous artistes.

De nombreux artistes connaissent en lui un musicien exceptionnel. En 2007, le réalisateur Dom Pedro lui consacre un documentaire intitulé « Rido Bayonne ». Ce film a été projeté en 2017 à Paris lors de son 70e anniversaire, confirmant ainsi sa stature d'icône culturelle.

Jusqu'à son dernier souffle, il a partagé son énergie et son amour pour la musique avec un public fidèle, se produisant sur des scènes prestigieuses comme celle du New morning. Sa disparition laisse un vide immense et suscite une vague d'émotions et d'hommages à travers le monde. Des musiciens, fans ainsi que des institutions culturelles saluent la mémoire de cette icône. Aussi, sur les réseaux sociaux, plusieurs personnes partagent des anecdotes et des souvenirs de lui tout en témoignant de son impact sur leurs vies.

« Rido restera dans les mémoires comme un pionnier de la musique africaine moderne, un bâtisseur de ponts entre les cultures et un ambassadeur de la richesse musicale du continent. Son héritage vivra à travers ses œuvres, ses collaborations et les générations de musiciens qu'il a inspirées », témoignent -ils.

L'artiste maniait plusieurs instruments musicaux, la basse était son instrument de prédilection. Il incarnait la générosité, le partage et la transmission. Il était très proche du musicien congolais Jackson Babingui qu'il considérait comme son fils. L'artiste a noué des liens profonds avec de nombreux artistes de la diaspora et de l'Afrique. Leur collaboration symbolise la transmission intergénérationnelle.

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