À Maurice, Navin Ramgoolam, nouveau Premier ministre issu des élections législatives du 10 novembre, a annoncé un audit des finances publiques. Alors que son cabinet devrait prendre ses fonctions aujourd'hui, il affirme que les chiffres financiers ont été faussés par l'ancien ministre des Finances. Ramgoolam s'engage à clarifier la gestion financière et monétaire qui soulève de nombreuses questions.
Lors d'un rassemblement à Port-Louis, dimanche 17 novembre, le nouveau Premier ministre a annoncé une investigation complète sur l'état des finances publiques. Navin Ramgoolam a affirmé que les chiffres du ministère des Finances sont « faux » et s'est engagé à rétablir la vérité.
Selon son entourage, les points critiques concernent les fins de mois difficile du Trésor public, de même que la dette nationale, dont le ratio par rapport au PIB a atteint 79%, un niveau jugé alarmant par de nombreux économistes.
Les chiffres qui seront aussi réexaminés sont le chômage, officiellement présenté à 6,3%, et la croissance nationale de 6,5% annoncée pour cette année, alors que le FMI l'estimait à 4,9%.
Première action concrète de cet état des lieux : Navin Ramgoolam a nommé l'ancien ministre des Finances, Rama Sithanen, au poste de gouverneur de la Banque de Maurice. Il aura entre autres pour mission dans un premier temps de faire toute la lumière sur la gestion monétaire controversée de l'institution.
Au coeur des suspicions, il y a la création d'une filiale, la Mauritius Investment Corporation, après la pandémie du Covid-19 pour venir en aide aux entreprises en difficulté. Le fonds d'environ 1,7 milliard d'euros -soit 81 milliards de roupies- doté à cette structure a été qualifié de « création monétaire pure et simple » par l'ancien ministre des Services financiers, Sushil Kushiram. Ce qui aurait entraîné une chute significative de la roupie et une pénurie persistante de devises à Maurice.