Une première journée de campagne à deux vitesses pour les sept candidats à la course à la mairie d'Antananarivo.
Alors que la population semble moins intéressée par les échéances électorales qui arrivent, dans les starting-blocks, les sept candidats à la course à la mairie d'Antananarivo ont lancé hier leur campagne pour les élections communales du 11 décembre. À l'image des quatre semaines de précampagne, malgré le peu d'enthousiasme qu'elle suscite, la première journée de campagne a montré une différence manifeste entre l'approche que chaque écurie a choisi afin d'obtenir les voix des Tananariviens.
Démonstration de force
En effet, trois candidats se sont distingués, hier. Tahina Razafinjoelina a lancé sa campagne par une caravane de démonstration de force, en surfant surtout sur la dynamique du « Hetsika fotsy », du côté du 4ème arrondissement. Tojo Ravalomanana, candidat du Tiako i Madagasikara a, quant à lui, choisi de faire un culte au Magro Behoririka avant d'investir le centre-ville avec ses partisans pour prouver que son parti reste la première force politique de la capitale. Enfin, Harilala Ramanantsoa a montré tous ses muscles en organisant un grand meeting, avec différents artistes, au PK0 Soarano.
Discrétion
Pour les quatre autres, l'heure semble encore à l'observation. Ndriana Razanamasy a opté pour une campagne en toute sobriété. La journée d'hier fut d'ailleurs l'occasion pour lui de rencontrer les journalistes avant de retrouver ses partisans au Live Hotel, Ambilanibe. En revanche, Gascar Fenosoa, Monja Roindefo et Joseph-Martin Randriamampionona ont brillé par leur discrétion. Bien que le premier ait voulu profiter de sa performance lors des dernières élections législatives pour prétendre à la première magistrature de la capitale, les deux autres veulent miser sur leurs expériences et leur passé politique.
Trésor de guerre
En tout cas, les Tananariviens font face à deux catégories de candidats. D'un côté, il y a ceux qui auraient à leur disposition un véritable trésor de guerre, de l'autre côté, il y a ceux qui devraient se débrouiller avec les moyens du bord. Les quatre semaines de précampagne ont d'ailleurs montré cet écart notable, non seulement sur le style de campagne mais surtout sur les moyens, tant humains que financiers, mobilisés par les candidats afin de séduire les électeurs tananariviens. Pour la première journée de campagne, pendant que les quatre candidats, considérés favoris par les observateurs, inondaient déjà les rues de la capitale par leurs affiches, les trois autres restaient timides. Certaines cages des panneaux officiels de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ont encore été laissées vides par les candidats pour ce premier jour de campagne.