Afrique: Rabat abrite les 39e et 27e sessions des Comités intergouvernementaux de hauts fonctionnaires et d'experts pour l'Afrique du Nord et l'Afrique de l'Ouest

Rabat — Les travaux des 39e et 27e sessions des Comités intergouvernementaux de hauts fonctionnaires et d'experts (CHIFE) pour l'Afrique du Nord et l'Afrique de l'Ouest ont été lancés, mardi à Rabat, sous le thème "Accélérer la mise en oeuvre de l'Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) en Afrique du Nord et en Afrique de l'Ouest par la transformation numérique et la diversification économique".

Organisée sur trois jours par les Bureaux sous régionaux pour l'Afrique du Nord et de l'Ouest de la Commission Économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), cette double rencontre est une occasion de faire le point sur les réalisations des deux bureaux au cours de l'année écoulée, de définir les priorités stratégiques pour l'année à venir et d'évaluer les conditions économiques et sociales dans les deux sous-régions.

Cette réunion conjointe permet également de formuler des recommandations en appui aux efforts des pays membres pour accélérer la mise en oeuvre des agendas 2030 et 2063, tout en renforçant leur intégration régionale.

A cette occasion, le directeur de la coopération multilatérale et des affaires économiques internationales au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger et Président du Bureau sortant du Comité intergouvernemental de hauts fonctionnaires et d'experts pour l'Afrique du Nord, Abdellah Ben Mellouk, a indiqué que cette troisième édition de la réunion conjointe, permettra une "meilleure compréhension de nos économies et une réflexion approfondie sur les complémentarités possibles".

"L'ambition est de nous rassembler dans un esprit fédérateur de coopération et de rapprochement entre nos pays, dans nos régions et entre nos deux régions, face aux défis actuels et émergents", a souligné M. Ben Mellouk, notant l'importance de saisir le momentum actuel, non seulement au sein de l'Afrique mais aussi sur la scène multilatérale, pour accélérer la mise en oeuvre des objectifs de développement durable.

Face aux défis qui ne cessent de peser lourdement sur les économies, nous sommes tous appelés à contribuer à la concrétisation de la ZLECAf, considérée comme un réel levier de développement, a-t-il relevé.

Ainsi, M.Ben Mellouk a souligné que l'accélération de la mise en oeuvre de l'accord nécessite une transformation numérique et une diversification économique poussée, et "exige avant tout une forte volonté politique sans laquelle on ne peut réaliser les objectifs de la mise en place de la ZLECAf et aller de l'avant pour faire progresser nos relations commerciales interafricaines".

Cela exige également l'investissement dans l'industrialisation, dans le renforcement des capacités de production et d'exportation, dans les chaînes de valeurs africaines, dans le renforcement des tissus des entreprises africaines pour augmenter la valeur ajoutée locale et réduire la dépendance des importations, a-t-il fait savoir.

Et d'ajouter qu'il s'agit également d'investir dans la facilitation des échanges, la simplification des procédures et surtout la réduction des coûts pour encourager le commerce, tout en comblant le déficit en matière d'infrastructures, en modernisant les réseaux de transport, de connectivité et des systèmes logistiques.

En somme, selon M.Ben Mellouk, il convient de promouvoir un "état d'esprit politique guidé par notre vision commune d'intégration, de croissance inclusive et de développement durable qui privilégie des gains économiques partagés au détriment des gains économiques du cours du jour".

De son coté, la coordonnatrice résidente des Nations Unies au Maroc, Nathalie Fustier, a souligné que "cette édition reflète l'engagement commun des pays participants à favoriser la coopération et à réaliser le développement durable sur l'ensemble du continent africain".

Notant que le choix du thème de cette année est à la fois opportun et crucial, Mme Fustier a indiqué que l'accélération de la croissance inclusive et la sortie du piège des revenus moyens "ne peuvent se faire que par la diversification économique et l'augmentation de la productivité".

A cet égard, Mme Fustier a relevé que la ZLECAf offre une plateforme puissante pour accélérer la croissance économique. "En tirant parti des outils numériques, nous pouvons réduire les obstacles au commerce, rationaliser les processus transfrontaliers et donner aux petites et moyennes entreprises les moyens de prospérer à l'échelle du continent", a-t-elle dit.

"L'objectif de l'accord de libre-échange africain est clair : un marché unifié à travers l'Afrique, et la numérisation est le moyen d'en faire une réalité", a-t-elle soulevé, appelant à investir davantage dans la digitalisation et dans le développement des outils numériques afin de faciliter les accords commerciaux au sein du continent.

L'Afrique se trouve à un carrefour unique, avec une opportunité remarquable de conduire le changement et de progresser vers un avenir durable, un avenir façonné par son propre récit, a-t-elle poursuivi, soulignant l'importance de développer des systèmes africains "plus intégrés, résilients et durables".

Ces sessions ont été marquées par les élections des bureaux du Comité intergouvernemental de hauts fonctionnaires et d'experts pour l'Afrique du Nord et l'Afrique de l'Ouest.

Au menu, figure des panels discutant l'évolution des conditions économiques et sociales en Afrique du Nord et en Afrique de l'Ouest et un examen de la mise en oeuvre des programmes et des initiatives spéciales de développement régionaux et internationaux.

Ont pris part à cette double rencontre des délégués et des représentants de 22 pays d'Afrique du Nord et de l'Ouest, dont des hauts fonctionnaires, des décideurs politiques, ainsi que des représentants des communautés économiques régionales, des universitaires, des partenaires de développement, de la société civile et du secteur privé.

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