La Banque Nationale Agricole (BNA) augmentera de 20 % les prêts destinés à financer la saison agricole 2024/2025 par rapport à la saison précédente, a annoncé mardi Hamadi Habaieb, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et des Pêches.
Ces prêts, dont la valeur totale atteindra 175 millions de dinars, ont été détaillés lors d'une journée portes ouvertes dédiée aux crédits saisonniers pour les grandes cultures dans la première région, qui inclut Bizerte, Béja, Jendouba et Le Kef. L'événement s'est tenu à Béja, première région productrice de blé en Tunisie.
Selon Habaieb, les superficies dédiées aux cultures céréalières pour la saison 2024/2025 passeront à 1,173 million d'hectares, contre moins d'un million pour la saison précédente. Parmi ces terres, 856.000 hectares seront cultivés dans les gouvernorats du nord, Béja en tête. Il a également indiqué que la BNA finance une part importante des 250.000 agriculteurs engagés dans la culture des céréales.
Le directeur général de la BNA, Ahmed Ben Moulehem, a précisé que sur les 175 millions de dinars alloués, 100 millions seront octroyés sous forme de prêts directs et 50 millions seront destinés à l'Office des terres domaniales. Près de 3.500 petits agriculteurs devraient bénéficier des crédits saisonniers. La banque prévoit également de lancer des mécanismes de financement plus innovants et adaptés aux besoins des agriculteurs.
Mohamed Ali Ben Ramadan, représentant de la direction générale de la production agricole, a souligné la disponibilité de 302.000 quintaux de semences pour la saison 2024/2025, contre 210.000 la saison précédente. Il a toutefois mentionné l'épuisement de certaines variétés, tout en assurant leur remplacement par d'autres. La distribution d'engrais se poursuit avec des prix maintenus au niveau de l'année précédente.
Les représentants de l'Institut National de la Recherche Agronomique de Tunisie (Inrat) et de l'Agence de la Vulgarisation et de la Formation Agricoles (Avfa) ont mis en avant l'importance de l'accompagnement technique et du rôle des agriculteurs en tant que partenaires sur le terrain. Ils ont également présenté les outils modernes destinés à améliorer les services de vulgarisation agricole.
Enfin, les agriculteurs présents ont exprimé leurs préoccupations, notamment sur le manque de semences au démarrage de la saison, les délais de traitement des demandes de crédit, et l'accès limité aux financements pour certains d'entre eux. Ils ont également déploré les retards dans le versement des indemnisations pour les sinistres, compromettant ainsi le lancement de la nouvelle saison agricole.