Les engagements du gouvernement envers le Fonds Monétaire International sur deux programmes conditionneront le maintien de l'équilibre budgétaire fragile et précaire à venir. Des doutes subsistent.
Des relations dans le creux de la vague. C'est le constat objectif fait aujourd'hui par ceux qui suivent de près la suite des deux programmes avec le Fonds Monétaire International. La seconde Facilité élargie de crédit, FEC, et la première Facilité pour la résilience et la durabilité, FRD.
Pour mieux situer la situation, il est à rappeler que le 21 juin « le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd'hui un accord de 36 mois au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) d'un montant de 256,62 millions de DTS (environ 337 millions de dollars) avec Madagascar. Le Conseil d'administration a également approuvé un accord au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) d'un montant de 244,4 millions de DTS (environ 321 millions de dollars). En outre, le Conseil d'administration a pris note de l'annulation par Madagascar de l'accord de 40 mois au titre de la FEC qui avait été approuvé le 29 mars 2021 ».
Si pour la FEC, une première tranche de 36, 66 millions de DTS, soit l'équivalent de 48 millions, a été décaissée aussitôt après ce feu vert du Conseil d'administration, les pourparlers pour le FRD se poursuivent.
Aucune suite
De nombreux textes sur l'environnement sont à modifier, ne serait-ce que le décret MECIE, avant que le FMI puisse aller plus loin dans ces négociations.
Mais pour les autres donations au titre de la FEC, un engagement principal du gouvernement est attendu par le FMI. « La mise en place d'un mécanisme automatique d'ajustement des prix des carburants et l'élaboration d'un plan de redressement de la Jirama devraient permettre de réduire progressivement les transferts gouvernementaux vers le secteur énergétique. Ces efforts devraient permettre de stabiliser la dette publique en dessous de 60 pour cent du PIB à moyen terme ».
La mission de revue du FMI du 30 septembre au 11 octobre a insisté sur cet aspect. Aucune suite n'a été donnée à cette sollicitation. Le ministre de l'Énergie et des Hydrocarbures, Jean-Baptiste Olivier a répondu : « l'État continue d'administrer les prix du carburant en attendant que toutes les conditions du filet social de sécurité y afférant soient mises en place ». La dernière retouche des prix affichés par les stations-service date du 16 juillet 2022. Avec une majoration moyenne de 45 % par rapport aux prix « gelés » de juin 2019. Ce qui a généré des écarts par milliards d'ariary, appelés « passifs » au profit des pétroliers, toutes professions confondues.
Il est difficile pour le régime en place d'imposer une décision aussi impopulaire qu'une éventuelle hausse de prix du carburant à moins d'un mois des élections municipales où la bataille avec des candidats de l'opposition s'annonce serrée dans les grandes villes du pays.