Rabat — La deuxième édition du Colloque national sur les arts plastiques s'est tenue mercredi au Musée Mohammed VI d'Art Moderne et Contemporain à Rabat, à l'initiative du Syndicat marocain des artistes plasticiens professionnels (SMAPP).
Placée sous le thème "Les Arts Plastiques et Visuels Contemporains et leur contribution à la construction de l'avenir", cette rencontre organisée en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication (Département de la Culture) et avec le soutien de la Fondation nationale des musées (FNM), a été l'occasion d'explorer les profondes mutations engendrées par l'évolution rapide des sciences et des techniques.
Ce colloque, qui a réuni des artistes, philosophes, sociologues, critiques d'art, ainsi que des acteurs culturels publics et privés, a permis également d'aborder l'influence de ces sciences sur la créativité artistique, les pratiques culturelles et la symbolique des valeurs humaines véhiculées par les arts.
Intervenant à cette occasion, la Secrétaire générale du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication (Département de la Culture), Samira Lemlizi, a mis l'accent sur l'importance de l'art plastique en tant que pilier de la culture marocaine et moyen d'expression unique, à travers lequel les artistes explorent et transmettent les valeurs, l'histoire et les affluents de l'identité du Royaume.
Dans ce sens, Mme Lemlizi a mis en exergue l'intérêt particulier porté par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l'art, aux artistes et à la culture en général, soulignant les efforts déployés au Maroc pour encourager ce secteur à travers l'organisation de diverses manifestations culturelles, festivals et initiatives visant à mettre en valeur le patrimoine artistique national.
Elle a aussi jugé nécessaire de lutter contre la contrefaçon, particulièrement en matière d'art plastique, mais aussi dans d'autres formes d'expression artistique, afin de préserver l'authenticité et la qualité des œuvres marocaines.
Pour sa part, le président de la FNM, Mehdi Qotbi, a indiqué que ce colloque est un espace de réflexion et d'échange autour des enjeux de l'art plastique au Maroc, soulignant que cette manifestation témoigne de l'intérêt croissant porté à la promotion de la culture et de l'art dans le Royaume.
Mettant en avant le développement remarquable de la scène artistique marocaine depuis l'inauguration du Musée Mohammed VI d'Art Moderne et Contemporain, M. Qotbi a relevé que cet établissement est un véritable pilier de la culture nationale, ayant marqué un tournant dans la mise en valeur du patrimoine artistique marocain, tout en offrant une vitrine internationale à la créativité des artistes du Royaume.
De son côté, le président du Syndicat marocain des artistes plasticiens professionnels, Mohamad Mansouri Idrissi, a souligné l'importance fondamentale de l'art dans la construction de l'avenir, insistant sur le rôle central de la création artistique dans un monde en constante mutation, particulièrement marqué par les avancées technologiques et scientifiques.
Ces évolutions, notamment dans les domaines de l'intelligence artificielle, des technologies quantiques et des nanotechnologies, transforment les paradigmes socioculturels et appellent à une "redéfinition de la place de l'art dans nos sociétés", a-t-il relevé.
M. Mansouri Idrissi a également mis en avant l'impact de l'intelligence artificielle sur la perception artistique mondiale, affirmant que la révolution technologique bouleverse les pratiques créatives et pose de nouveaux défis.
Dans son intervention sous le thème "Futur de l'art visuel et art du futur", le chercheur en esthétiques et en philosophie contemporaine Mohamed Chiguer a souligné l'importance de ce colloque pour explorer les relations complexes entre l'art, le futur, et les mutations culturelles, mettant en exergue le rôle central des artistes en tant qu'acteurs avant-gardistes, capables d'influencer les dynamiques esthétiques et symboliques dans la construction d'un avenir fondé sur l'innovation et la critique des normes établies.
Il a, dans ce sens, évoqué le concept d'"autonomie artistique", qu'il considère comme une condition essentielle pour l'art d'avant-garde. En se libérant des contraintes du passé et des conventions établies, les artistes explorent de nouvelles perspectives et remettent en question les valeurs intellectuelles et esthétiques dominantes, a-t-il estimé.
Cette rencontre qui se veut une plateforme de réflexion et de débat autour des enjeux contemporains des arts plastiques, dans un contexte mondial marqué par des transformations technologiques majeures, vise à poser les bases d'une approche renouvelée et inclusive de la création artistique.