Le Kremlin avait prévenu mercredi 20 novembre dans la matinée que Vladimir Poutine aurait des conversations avec des leaders internationaux. Le chef de l'État russe a donc échangé avec son homologue centrafricain Faustin-Archange Touadéra. Au menu de ces discussions, il y avait le renforcement de la coopération Bangui-Moscou.
En annonçant le coup de fil entre les deux chefs d'État, le pool du Kremlin de l'agence d'État RIA Novosti en a profité pour glisser une plaisanterie qui traduit bien le climat du moment en Russie. Sur son fil Telegram, il était écrit «Vladimir Poutine s'est entretenu au téléphone avec... » Ont suivi les noms d'Emmanuel Macron et Olaf Scholz, tous les deux barrés, pour ensuite préciser en toutes lettres celui du dirigeant de la Centrafrique, Faustin-Achange Touadéra.
Une manière de rappeler encore une fois le rôle que veut jouer Vladimir Poutine en pleine guerre en Ukraine : celui de chef de file d'un « Sud global » qui ferait fait front contre l'Occident. Et tant pis si beaucoup des représentants de ce « Sud global », comme notamment l'Inde ou le Brésil, sont dans une démarche à l'opposé, soit de multiplier les partenariats et de ne se couper de personne.
En tout cas, lors de ce coup de fil, selon le compte rendu qu'en a fait le Kremlin, « l'accent a été mis sur la lutte contre la menace terroriste et la garantie de la stabilité » en Centrafrique. Cette carte de la sécurité, c'est celle que met en avant la Russie en Afrique et surtout au Sahel. C'est la carte que Moscou brandit, depuis le début, contre les Occidentaux, et surtout contre la France.
La France et la République centrafricaine (RCA) ont en tout cas signé ce 13 novembre 2024 un accord pour une aide de 10 millions d'euros à la RCA afin d'y soutenir la gouvernance, l'éducation et l'organisation des élections. Paris avait gelé son aide budgétaire à la Centrafrique, jugée « complice » d'une campagne anti-française téléguidée par les Russes en 2021. Ce nouveau partenariat marque le réchauffement des relations entre les deux pays.