La dimension éducative et sociale de la pratique sportive est à l'ordre du jour. Le Président de la République a indiqué qu'il faut faire du sport un facteur de bien-être et de performance, notamment pour les jeunes. Lors de sa rencontre, lundi dernier au Palais de Carthage, avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sadok Mourali, le Chef de l'Etat a préconisé un indispensable redéploiement des maisons des jeunes sur l'ensemble du territoire, en les dotant des équipements nécessaires, afin d'en faire des espaces dédiés à la culture, aux activités sportives et à la créativité. Objectifs ultimes : mettre en place des conditions propices à l'épanouissement de la santé mentale et physique des enfants et des jeunes.
Le ministère de la Jeunesse et des Sports a été appelé à s'impliquer dans la mise en place d'exemples d'aménagement urbain en vue de créer des espaces sportifs. Le Président a trouvé paradoxal, à ce propos, que les infrastructures sportives étaient à une certaine époque répandues, favorisant l'éclosion de champions tunisiens dans plusieurs disciplines à l'échelle internationale, alors qu'aujourd'hui les espaces sportifs sont soit inexistants, soit abandonnés.
Le diagnostic établi permet de constater la situation désastreuse du secteur sportif qui souffre de corruption et de vandalisme. Saïed a estimé que de nombreuses structures ne sont ni clairement professionnelles ni véritablement dédiées aux amateurs, et qu'elles font l'objet de pratiques suspectes déclinées sous forme de contrats dont les véritables bénéficiaires sont les intermédiaires impliqués dans les contrats de bail.
Préconisant un accompagnement des jeunes vers un développement mental et physique épanouissant, le Président a appelé à redynamiser les maisons de la jeunesse. Outre les activités artistiques et culturelles que celles-ci devraient abriter, le ministère de la Jeunesse et des Sports devra s'engager à y mettre en oeuvre des programmes de développement du sport amateur et celui de haut niveau.
Promouvoir un modèle de sport pour tous serait un nouveau volet du programme qui porte sur la société tunisienne dans toutes ses composantes. L'exemple de la Chine s'impose de fait. Un pays où l'activité physique est pratiquée au quotidien, au petit matin, sur les places publiques et dans les parcs par une population hétéroclite transcendant les classes sociales et les âges.
Or, à l'heure actuelle et à travers toute la Tunisie, ce ne sont pas uniquement les régions enclavées et les cités populaires qui sont sous-dotées, la carence en espaces sportifs est territorialement généralisée. Et si certaines infrastructures, comme les piscines et les courts de tennis, sont coûteuses, il serait utile de penser à mettre en place des salles multisports et des espaces ouverts, accessibles à pied pour les habitants. Idéalement, chaque quartier devra être pourvu de son espace sportif, pour améliorer les conditions de vie du public cible, les enfants et les jeunes, d'abord, et de l'ensemble de la population ensuite. Cela passe donc par le sport, mais également en démocratisant l'art et la culture.