À Bamako, les organisations signataires de la Déclaration du 31-Mars ont organisé une conférence de presse, mercredi 20 novembre, pour demander la libération de tous les prisonniers politiques. Elle intervient alors que 11 anciens ministres et dirigeants de partis politiques qui exigent le retour à l'ordre constitutionnel sont en détention depuis plus de cinq mois. Tous membres de la plateforme, ils sont poursuivis pour « opposition à l'exercice de l'autorité légitime », notamment.
Alors que les demandes de libération provisoire - acceptées par le juge - des 11 anciens ministres et dirigeants de partis membres de la Déclaration du 31-Mars se sont heurtées à l'opposition du parquet, les médiations entreprises auprès des autorités de transition n'ont pas davantage abouti.
C'est dans ce contexte que Mahamadou Konaté, président du mouvement Reconstruire-Baara ni Yiriwa et porte-parole de la Déclaration du 31-Mars, ce mercredi 20 novembre, a donné une conférence de presse.
« Il est plus qu'important de nous adresser à nos concitoyens qui ont appris que, pendant cinq mois, nous avons démarché sans suite favorable les autorités de transition afin que nos 11 camarades politiques, arrêtés en violation de toute procédure légale, puissent recouvrer leur liberté, a-t-il notamment déclaré avant de poursuivre : nous prenons aussi la population à témoin qu'à partir d'aujourd'hui, nous voulons étendre notre combat à tous les détenus politiques ».
« Mettre un frein à la poussée excessive contre les libertés et les droits individuels »
Et le porte-parole des organisations signataires de la Déclaration du 31-Mars d'énumérer les noms de Ras Bath, chroniqueur radio et militant de la société civile, de « Ben le cerveau », de l'association Yerewolo, de Clément Dembélé, militant anti-corruption, ou encore de « Rose vie chère », influenceuse sur les réseaux sociaux. « Ils ne sont pas de notre coalition politique », a précisé Mahamadou Konaté, en demandant aux Maliens de « rejoindre » la lutte pour « mettre un frein à cette poussée excessive contre les libertés et les droits individuels ».
Au-delà de cet appel à la libération de tous les prisonniers politiques, les organisations de la Déclaration du 31-Mars, qui rassemble la quasi-totalité des formations politiques du pays, veulent convaincre la population de leur implication sur les sujets sociétaux. « Nous ne sommes pas indifférents aux difficultés quotidiennes de tous les Maliens : la vie chère, le chômage qui ne cesse d'augmenter à cause de la fermeture de centaines d'entreprises », a encore énuméré Mahamadou Konaté. Il a également cité « le délestage d'électricité excessif depuis bientôt deux ans » avant de conclure : « Il est dans l'intérêt de tous de se lever comme un seul homme pour dire que cela suffit ! ».
La coalition continue également d'exiger l'organisation d'élections libres et transparentes afin de permettre, enfin - et comme promis par le régime en place il y a plus de quatre ans - le retour à l'ordre constitutionnel.