Congo-Kinshasa: Les besoins dans l'Est de la RDC sont énormes, selon l'Ocha

En visite dans l'Est de la RDC la semaine dernière, Edem Wosornu, la directrice des opérations et du plaidoyer du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), juge que les besoins des populations et des humanitaires qui travaillent dans la région sont « accablants ». Avec plus de 6,4 millions de personnes déplacés à cause de la guerre, elle est le théâtre du deuxième plus grand déplacement de population dans le monde.

Dans les trois provinces de l'Est de la RDC - Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri -, plus d'1,26 million de personnes ont déjà été déplacées depuis le début de l'année, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). En cause notamment : la principale crise qui déchire la région, celle qui résulte du conflit qui oppose depuis plus deux ans les forces armées congolaises et leurs alliés au groupe rebelle M23 soutenu par le Rwanda voisin, selon plusieurs rapports de l'ONU.

Pour 2024, la communauté humanitaire avait estimé que plus de 25 millions de Congolais allaient avoir besoin d'assistance. Sur ces projections, elle espérait pouvoir apporter une aide à près de 9 millions d'entre eux en levant près de 2 milliards et demi de dollars. Mais à l'arrivée, les dons n'ayant atteint que la moitié des besoins, la réponse humanitaire a été contrainte de se limiter à la prise en charge de seulement 6 millions d'individus environ.

« La réponse à la crise ne peut pas être qu'humanitaire. Il faut plus de soutien à une solution globale. »

Les humanitaires, quant à eux, ne cessent d'alerter sur deux importantes problèmes : les conditions de vie dans les camps de déplacés qui restent très éloignées des standards internationaux d'une part, l'explosion des violences basées sur le genre de l'autre. Rien qu'au mois de septembre, pas loin de 100 000 patients qui en ont été victimes ont été accueillis dans les centres de santé de la région.

De retour à New York après sa visite dans l'Est de la RDC la semaine dernière, Edem Wosornu, la directrice des opérations et du plaidoyer de l'Ocha, a donc lancé un triple message : « d'abord, il doit y avoir une solution à long terme [au conflit qui déchire la région] parce que les humanitaires ne peuvent pas continuer de la sorte. Ensuite, il faut que les donateurs continuent leur financement flexible, avec un financement plus tôt. Pour 2025, nous demandons 2,52 milliards de dollars - un peu moins qu'en 2024 - pour espérer toucher 11 millions de personnes sur les 21 millions dont nous estimons qu'elles vont avoir besoin d'assistance, a-t-elle déclaré avant de reprendre : enfin, la réponse à la crise ne peut pas être qu'humanitaire. Il faut plus de soutien à une solution globale. Certains déplacés vivent dans des camps depuis plusieurs années, ce qui nécessite un nouveau type de solution ».

Les humanitaires sont épuisés d'une situation qui dure depuis 30 ans : cette crise au Congo ne devrait pas être tolérée.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.