L'ONG de défense des droits de l'homme lance un SOS en faveur de 9 469 prisonniers et détenus préventifs que compte cette institution carcérale.
S'appuyant sur des informations reçues des sources sûres, la Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP) alerte sur un malaise qui court à la Prison centrale de Makala (PCM). Cette ONG fait savoir que cette situation risque de dégénérer en vive tension. Pour la FBCP, cette tension est causée par la mauvaise qualité et la quantité de la nourriture servie aux prisonniers. "Ceci est en deçà de ce qui est passable", a expliqué l'organisation dans un communiqué signé le 21 novembre 2024 par son président, Emmanuel Adulte Cole.
Selon cette ONG, depuis plus de deux semaines, l'unique repas journalier servi aux prisonniers et détenus préventifs est devenu monotone et n'est constitué que "des haricots et du fufu brunâtre, repoussant à vue d'oeil et à l'odorat". "Cela fait deux semaines que les stocks sont épuisés et que les cuisiniers raclent le fond du grenier pour ne pas laisser mourir les 9 469 détenus recensés à ce jour du 21 novembre 2024", a souligné la FBCP.
Une baisse du nombre de décès
La FBCP, qui note, par ailleurs, une diminution sensible du nombre de décès quotidiens, appelle à éviter de revenir sur la situation qu'elle dénonce depuis plusieurs années déjà où les prisons du pays enregistrent chaque jour des décès dus notamment à la promiscuité et la surpopulation, la mal-nutrition, le manque des soins de santé adéquats et les mauvaises conditions carcérales. " Il faut éviter de tomber dans l'ancienne situation des mauvaises conditions de détention telle que ça se passe dans certaines prisons des provinces de la RDC, dont le cas en présence est celui de la prison de Kitatumba à Butembo, dans la province du Nord-Kivu", a souligné la FBCP.
Dans ce plaidoyer, cette ONG exhorte les autorités politico-administratives, judiciaires, pénitentiaires et carcérales à trouver des solutions pour les installations carcérales, l'alimentation et la santé ainsi qu'en matière des procédures et délais. L'organisation appelle aussi à résoudre le problème de viol massif des femmes prisonnières. "Il y a certaines informations qui indiquent que beaucoup parmi elles sont grosses", a indiqué cette association. La FBCP dit attendre des autorités chargées du secteur de reprendre la politique de désengorgement commencée par le ministre d'État à la Justice, maître Constant Mutamba, dans toutes les provinces du pays.