Dans l'approche de développement intégral et durable mise au point depuis le lancement du processus du 25 juillet, la culture est élevée au rang d'un secteur hautement stratégique et les créateurs sont désormais considérés comme des partenaires à part entière dans l'édification de la nouvelle République.
Ceux et celles parmi les intellectuels, les analystes, les commentateurs et les chroniqueurs, plus particulièrement depuis la révolution de la liberté et de la dignité, qui considèrent la culture comme le parent pauvre de l'approche développementale mise en oeuvre en Tunisie bien avant et aussi tout au long des quatorze années de la révolution se doivent de réviser leur copie et réaliser, dans leurs analyses et leurs apparitions médiatiques, que les choses ont changé radicalement vers la réhabilitation de l'acte culturel, du créateur et de l'artiste, toutes spécialités et appartenances intellectuelles confondues.
Aujourd'hui, quand le Président de la République Kaïs Saïed rencontre la ministre des Affaires culturelles, Mme Amina Srarfi, une professionnelle au fait de tous les secrets du secteur, des pratiques des «barons de l'inertie» et des apôtres de «la corruption culturelle», il ne manque pas de l'exhorter à faire montre de sa capacité à conduire à bon port la révolution culturelle prônée dans le programme présidentiel dont les détails ont été révélés au public, à l'occasion du discours du 11 octobre 2024 devant les députés de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) et du Conseil national des régions
et des districts (Cnrd), jour de la prestation de serment du Chef de l'Etat, à la suite de son élection pour un nouveau mandat au Palais de Carthage. Les mêmes engagements, promesses et recommandations visant à l'instauration d'une nouvelle approche culturelle qui rompt avec les pratiques et les manœuvres désuètes et milite pour une nouvelle vision de la culture dans son acception d'un levier fondamental de l'action de développement et de l'édification d'un citoyen réconcilié, à la fois, avec son identité arabo-musulmane et ouvert aux exigences de la modernité ont été largement développés dans la déclaration du gouvernement présentée par Kamel Maddouri, Chef du gouvernement, devant les députés, à l'hémicycle du Bardo à l'occasion du démarrage des débats relatifs à l'examen du budget de l'Etat et de la loi de finances 2025.
Et quand on analyse le discours prononcé par Mme Amira Srarfi, ministre des Affaires culturelles, en réponse aux interventions des députés qui ont évoqué tous les problèmes rencontrés par les créateurs et les intellectuels dans leur combat quotidien et leur militance exaltante pour venir à bout des entraves et des obstacles dressés par les forces de l'inertie et du passéisme sur leur chemin
et pour accomplir la mission historique leur revenant de droit dans l'effort d'édification de la nouvelle République, l'on a le devoir de saluer, à leur juste valeur, la détermination et l'attachement à concrétiser les orientations et les réformes stratégiques promises pour l'adaptation du secteur culturel aux exigences qu'impose la nouvelle vision que le ministère s'apprête à adopter dans ses rapports avec toutes les composantes du paysage culturel national. Les réformes à la concrétisation desquelles s'attendent les créateurs et aussi les créatrices se fondent, comme ne cesse de le rappeler le Chef de l'Etat, sur la mise en application de la bonne gouvernance.
En plus clair, rien ne sera plus géré comme avant et les subventions financières accordées aux créateurs, aux associations actives dans le secteur ainsi que les budgets consacrés aux festivals qui essaiment à travers la République seront, à l'avenir, suivis à la loupe grâce précisément à la plateforme numérique que le ministère se prépare à lancer prochainement, laquelle plateforme aura pour mission principale de savoir où sera dépensé l'argent public et de parer, à temps aux dérives et aux dépenses.