Le coordonnateur du parti politique Agir ensemble, Yanick Lukusa, a célébré, mercredi 20 novembre dernier dans la salle de la poste (SCPT), la journée d'industrialisation de l'Afrique sous le thème, « Industrialisation RDC Horizon 2035, défi de l'émergence ». Au cours de la cérémonie organisée, pour la circonstance, une invitation a été lancée à l'Etat congolais de repenser sa politique industrielle en vue de promouvoir l'émergence à l'horizon 2035.
Yanick Lukusa, en tant que libre penseur, a expliqué les avantages des industries à réduire le chômage. De cette façon, la RDC ne se contentera plus de l'exportation des matières premières. L'industrie permettra de transformer ces ressources et de créer de la valeur ajoutée afin de réduire la pauvreté. Une croissance industrielle soutenue entrainera une hausse des revenus et améliorera les conditions de vie de la population. La modernisation de l'industrialisation est un moteur de modernisation et de développement.
Il faut repenser la politique d'industrialisation de la RDC pour atteindre l'émergence à l'horizon 2035. Le leader de Agir ensemble reconnait, par ailleurs, que l'économie mondiale se trouve dans une phase de profonde mutation avec la modification des équilibres géostratégiques, l'apparition de nouveaux acteurs, l'approfondissement de la révolution technologique et les changements climatiques.
Bien que beaucoup de pays soient confrontés à ces mutations, la période actuelle offre des opportunités pour les acteurs capables de prendre des risques pour mieux se positionner sur l'échiquier mondial...
La République démocratique du Congo, a-t-il indiqué, dispose des atouts non négligeables sur lesquels elle peut capitaliser pour saisir les opportunités qui s'offrent à elle. Et de rappeler que la RDC a connu une période difficile dans sa marche vers le développement au cours des décennies 1980 et 1990.
«Alors qu'elle avait dans les années 1970 un PIB (produit intérieur brut) par habitant supérieur à la moyenne de l'Asie émergente ou en développement, les décennies 1980 et 1990 ont vu cette tendance inversée. Certes, la RDC connaît depuis les années 2000 une croissance économique moyenne de plus de 5 %. Toutefois, sa transformation structurelle demeure encore lente, a-t-il fait savoir.
Et de poursuivre qu'il s'avère important de s'interroger sur les scénarios de moyen et long termes auxquels pourraient être confronté ce géant de l'Afrique centrale. Ces scénarios sont la poursuite du scénario tendanciel, le retour à une situation identique à celle des décennies 1980 et 1990, et la transformation structurelle accélérée pour aller vers l'émergence.
« Si vous voulez vraiment mon avis, je vous dirai que la RDC dispose d'atouts certains pour emprunter le dernier chemin, c'est-à-dire la transformation structurelle accélérée pour aller vers l'émergence.
On peut considérer qu'un pays, anciennement pauvre, émerge lorsqu'il suscite l'intérêt et se démarque de la masse de nations sous-développées et situées en marge des échanges mondiaux de biens, de services et d'idées...
Mais, à partir de quel moment, dans son cheminement vers le progrès économique, peut-on considérer qu'un pays est réellement devenu émergent ?
Et de répondre qu'un pays devient émergent lorsque son économie peut soutenir un rythme de croissance dynamique pendant une longue période sur le temps, de sorte que son PIB par habitant puisse au moins doubler en une vingtaine d'années. Cela se traduit généralement par un revenu intermédiaire par tête d'habitant, une ouverture économique au reste du monde et des transformations structurelles et institutionnelles de grande ampleur. À la longue, on espère que cela déclenchera un processus de rattrapage qui permettra à l'économie d'atteindre progressivement le niveau de développement d'un pays de l'OCDE (Organisation des Nations unies pour la coopération et le développement économique).
La situation en RDC est caractérisée par de forts taux de croissance depuis 2002, une relative stabilité sur le plan macroéconomique, des exportations et des investissements directs étrangers entrants qui ont cru respectivement de 16 % et 22 % entre 2005 et 2015. Des résultats économiques obtenus au prix d'efforts et de réformes visant notamment à améliorer l'attractivité du pays.
On peut aussi remarquer, a conclu Yanick Lukusa, l'existence d'une vision politique à long terme déclinée en un plan stratégique national et des actions opérationnelles depuis 2001, avec les différents programmes économiques du gouvernement, qui visaient d'abord la stabilité politique, le rétablissement de la paix et de la sécurité, la stabilité macroéconomique, la reconstruction.