A l'occasion de la commémoration de la Journée mondiale de l'enfance, l'Assemblée législative de Transition en collaboration avec l'UNICEF a organisé une simulation de plénière avec 200 enfants ,le jeudi 21 novembre 2024, à l'hémicycle. A l'occasion, les enfants « députés » ont interpellé le gouvernement sur les engagements pris l'année dernière par le chef de l'Etat au profit de l'enfance.
La protection des enfants tient à coeur l'Assemblée législative de Transition (ALT) et l'UNICEF. Dans le cadre de la commémoration de la Journée mondiale de l'enfance célébrée chaque 20 novembre, l'ALT avec le soutien de l'UNICEF a organisé une séance plénière à l'hémi- cycle le 21 novembre 2024. A l'occasion, sur 200 enfants attendus, 155 ont répondu présents à la simulation de plénière dont l'ordre du jour a porté sur six questions orales sans débats.
Ces préoccupations pour l'essentiel sont en rapport avec les engagements pris par le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, le 20 novembre 2023, lors de son entretien avec les enfants. Il s'est agi pour trois ministres d'apporter des réponses aux questions des « députés du jour ». La ministre de l'Action humanitaire et de la Solidarité, Nandy Somé, a donné des éclairages sur les actions de son département dans le domaine de la lutte contre le mariage des enfants et le travail des enfants sur les sites miniers.
Mme Somé a indiqué que son ministère en collaboration avec celui en charge de la justice a entamé un processus de relecture du code des personnes et de la famille, dont l'une des innovations est l'harmonisation de l'âge d'entrée dans le mariage à 18 ans aussi bien pour la fille que pour le garçon. En outre, la ministre a relevé que son département mène régulièrement des activités de prévention et de protection des enfants contre le mariage d'enfant.
A ce propos, Nandi Somé a évoqué entre autres ,l'adoption de la stratégie nationale de prévention, l'élimination du mariage d'enfant adopté le 17 novembre 2015 et son plan d'action opérationnel et l'enrôlement et la formation de 130 000 adolescentes et adolescents vulnérables ou à risque de mariage d'enfant. Quant à la question de la lutte contre le travail des enfants sur les sites miniers, Nandy Somé a confié que son équipe a organisé des séances de sensibilisation sur la traite des personnes, la mobilité et les pires formes de travail des enfants ayant concerné plus de 21 000 personnes.
Elle a aussi souligné la mise en place de l'animation d'un réseau transfrontalier entre le Burkina et la Côte d'Ivoire depuis avril 2023 pour la protection des enfants en situation de mobilité et la mise en place de 12 réseaux de protection de l'enfant dans les régions.
Le ministre de la Santé, Robert Kargougou, a été interpellé sur la gratuité de soins aux enfants de moins de 5 ans et la promesse du chef de l'Etat concernant la construction de l'hôpital mère-enfant. Il a expliqué que depuis 2016 le gouvernement mobilise par an 28 à 30 milliards FCFA dans le cadre de la gratuité de soins aux enfants de moins de 5 ans et femmes enceintes.
90 complexes scolaires construits en 2024
M. Kargougou a précisé que compte tenu de l'importance de cette mesure, le président du Faso a décidé de son maintien et de son renforcement. Pour assurer sa pérennité, a-t-il soutenu, son département a mis en place une feuille électrique de soins qui permet d'éviter le gaspillage de ressources. Aussi, a-t-il noté, l'extension du panier de soins à la radiothérapie chez les enfants de moins de 5 ans atteints de cancer, entre autres. En sus, le ministre a déclaré que le département prend en charge gratuitement la vaccination des enfants de moins de 5 ans contre le paludisme.
Au sujet de la construction de l'hôpital mère-enfant, le ministre a indiqué que les études de faisabilité ont été bouclées et la délégation spéciale de la commune de Bobo-Dioulasso a identifié un terrain où l'hôpital sera construit. « Il y a de cela 10 jours nous étions en discussion avec notre partenaire et normalement, courant 2025, les travaux de construction d'un hôpital mère-enfant de 300 lits va démarrer » a-t-il assuré. Selon le ministre de la Santé, le chef de l'Etat a instruit son ministère d'augmenter la capacité d'accueil de l'hôpital pédiatrique Charles-De-Gaule, installé à Ouagadougou pour une meilleure prise en charge des patients.
La gratuité de l'éducation et l'éducation inclusive sont aussi les centres d'intérêts des enfants. Le ministre de l'Enseignement secondaire, de la Formation professionnelle et technique, Boubakar Savadogo, représentant son collègue de l'Enseignement de base, de l'Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales a soutenu que plusieurs actions ont été entreprises en lien avec la gratuité de l'éducation.
A ce propos, il a confié que 90 complexes scolaires ont été réalisés en 2024 pour un coût de plus 47 millions francs CFA. Tous ces complexes scolaires ont été équipés en tables-bancs, en armoires et en mobilier de bureau. Le ministre a en outre précisé que la réalisation des infrastructures scolaires avec l'équipement en lien avec la gratuité de l'éducation en 2024 s'élève à 4 milliards 500 millions francs CFA.
Il a par ailleurs signifié que le gouvernement fournit des efforts pour la promotion de l'éducation inclusive en prenant en compte les besoins des enfants vivant avec un handicap. En guise d'exemple il a laissé entendre qu'en 2024, une subvention de 100 millions FCFA a été mobilisée pour accompagner le maintien et la réussite scolaire de 5 000 élèves à besoins spécifiques. A l'issue de la plénière, les enfants ont suivi un film de sensibilisation d'une trentaine de minutes sur la lutte contre le mariage précoce, l'abus de la drogue.
A l'occasion, le président de l'ALT, Ousmane Bougouma, leur a prodigué des conseils. « Vous devez suivre les conseils de vos parents et de vos enseignants. Il faut aussi éviter les mauvaises compagnies et avoir des comportements exemplaires si vous voulez être des leaders de demain », a-t-il soutenu. Le représentant adjoint de l'UNICEF Burkina Faso, James Mugaju, a insisté sur le fait que les enfants doivent impérativement éviter les mauvaises compagnies. Il a par ailleurs apprécié le déroulement de la plénière.
« Nous avons assisté à une belle session parlementaire » s'est-il réjoui.