Dans le cadre du Projet de renforcement des statistiques sur le genre, l'Institut national de la statistique et de la démographie, en collaboration avec la Banque mondiale, tient les 21 et 22 novembre 2024 à Ouagadougou, un atelier de dissémination de la VIIe édition du livret genre « femmes et hommes au Burkina Faso ».
Les femmes consacrent en moyenne 2,8 heures aux tâches domestiques contre 0,8 heure pour les hommes. Le taux d'emploi chez les hommes actifs est de 67% contre 52% chez les femmes et à compétence égale les femmes gagnent en moyenne 30% de moins que les hommes.
Ces données proviennent du livret genre 2023 présenté aux producteurs et les utilisateurs au cours de l'atelier de dissémination organisé par l'Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), en collaboration avec la Banque mondiale, les 21 et 22 novembre 2024 à Ouagadougou.
Cette VIIe édition du livret analyse les disparités entre femmes et hommes au Burkina dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'emploi, de l'accès aux titres fonciers, de la prise de décision et les violences basées sur le genre. Selon le directeur des statistiques sur les conditions de vie des ménages à l'INSD, Sibi Guissou, il existe des inégalités dans presque tous les secteurs sauf le secteur de l'enseignement primaire.
« Et ce document est une banque de données fiables de qualité pour aider à la production de politiques inclusives en faveur du genre », a indiqué la représentante du représentant-résident de la Banque mondiale au Burkina, Pauline Zouré.
Les femmes, moteurs de la croissance
A l'entendre, il est le fruit de la collaboration entre la Banque mondiale et le gouvernement à travers le projet de renforcement des Statistiques sur le genre (SGS). Pour le directeur général de l'INSD, Toubou Ripama, les données contenues dans ce livret proviennent de récentes enquêtes, à savoir l'enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages, l'enquête nationale de base sur l'emploi et le secteur informel de 2023, l'enquête démographique et de santé de 2021 et le recensement général de la population et l'habitation de 2019, en plus des statistiques provenant des données administratives de plusieurs secteurs ministériels. Il met donc à la disposition des utilisateurs, une grande quantité d'indicateurs basés sur le genre.
Ainsi, ces données permettront, à écouter le représentant du ministre de l'Economie et des Finances, Saïdou Diallo, de concevoir et de promouvoir des politiques inclusives et de garantir un accès équitable des femmes à l'éducation, au financement, à la sécurité foncière et à la technologie, en vue de construire une économie prospère. Car, le développement économique ne peut être véritablement durable que s'il est équitable et inclusif, a-t-il poursuivi.
Pour Mme Zouré, ces données précises et actualisées sur le genre constituent un outil essentiel pour suivre les progrès réalisés par le pays dans la réduction de ces disparités et la réalisation des objectifs nationaux de développement. « Parce que l'expérience des pays en développement montre que l'autonomisation des femmes par l'accès à des opportunités d'emplois de qualité peut conduire à l'amélioration du bien-être des ménages et à la réduction de la pauvreté »,
a-t-elle indiqué. Et M. Diallo d'ajouter que les femmes burkinabè, à travers leur participation croissante au marché du travail et leur rôle dans l'économie informelle, prouvent chaque jour qu'elles sont des moteurs essentiels de notre croissance. L'aventure de l'INSD avec le projet SGS compte se poursuivre sur d'autres chantiers. Ils prévoient mener très prochainement l'enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages 2025-2026.