Burkina Faso: Lutte contre la résistance aux antimicrobiens - Des journalistes et web humoristes formés pour alerter et informer

22 Novembre 2024

Dans le cadre de la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens, célébrée chaque année en novembre, l'Observatoire Burkinabè pour la Qualité et la Sécurité des Soins (OBQUASS) a organisé, du 19 au 21 novembre 2024 à Ouagadougou, un atelier de formation à l'attention des hommes de médias et des web-humoristes. Cette initiative visait à les outiller sur la problématique de la résistance aux antimicrobiens (RAM).

La résistance aux antimicrobiens survient lorsque les bactéries, les virus, les champignons et les parasites évoluent au fil du temps et ne réagissent plus aux médicaments, rendant le traitement des infections plus difficile. Ce phénomène accroît les risques de propagation des maladies, de formes graves et de décès (OMS). Véritable crise silencieuse mais dévastatrice, la RAM mobilise aujourd'hui tous les secteurs, y compris les médias.

Pour répondre à cet enjeu, OBQUASS a initié une session de renforcement des capacités à Ouagadougou, destinée aux professionnels des médias. L'objectif principal était de doter les journalistes des outils nécessaires pour sensibiliser efficacement les populations à cette menace mondiale pour la santé publique.

Une menace sanitaire mondiale

Selon des données récentes, la RAM a causé directement 1,27 million de décès dans le monde en 2019 et contribué à 4,95 millions de décès supplémentaires. L'usage inapproprié des antimicrobiens, tels que les antibiotiques, les antifongiques et les antiviraux, constitue la principale cause de cette situation alarmante. Face à ce fléau, l'éducation et la sensibilisation sont des leviers essentiels, et les médias jouent un rôle crucial dans ce processus.

Pendant trois jours, les participants ont exploré diverses stratégies de communication et techniques journalistiques adaptées à la problématique de la RAM. « Nous avons estimé que les hommes de médias peuvent jouer un rôle important dans la sensibilisation. Leur travail peut influencer la perception des populations sur l'usage rationnel des antimicrobiens », a déclaré président exécutif de l'OBQUASS, Dr Zakaria Gansane.

Il a défini la sécurité sanitaire comme l'ensemble des mesures préventives et réactives mises en oeuvre pour protéger la population contre les menaces de santé publique. Concernant la RAM, il a expliqué qu'elle résulte d'une utilisation inappropriée des antimicrobiens, non seulement dans le domaine médical, mais aussi dans les secteurs vétérinaire et agricole. « Cette résistance des pathogènes compromet les traitements standards, allonge la durée des maladies et entraîne une augmentation des coûts de soins, fragilisant ainsi les systèmes de santé », a-t-il souligné.

Un dialogue nécessaire avec les médias

Cette session a également été une occasion d'échanges entre experts en santé publique et journalistes pour fournir des informations précises et contrer la désinformation.

Le représentant du Secrétaire général du ministère de la Communication, de la culture, des Arts et du Tourisme, Bakary Koné, par ailleurs chargé de mission, a salué cette initiative. Il a rappelé que « les journalistes doivent jouer pleinement leur rôle afin que les populations comprennent les enjeux de cette lutte ». « L'avenir de nos systèmes de santé en dépend », a-t-il ajouté.

Pour contribuer à la lutte contre la RAM, les participants se sont engagés à produire des contenus informatifs et accessibles pour sensibiliser à l'utilisation responsable des antimicrobiens. Ils ont également promis de collaborer étroitement avec les professionnels de la santé pour diffuser des messages pertinents.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens. Elle met en lumière la nécessité d'une synergie entre les décideurs, les acteurs de la santé et les communicateurs.

Alors que les projections annoncent des millions de décès supplémentaires liés à la RAM d'ici 2050 si rien n'est fait, cette collaboration avec les médias pourrait être déterminante pour endiguer cette crise.

Les journalistes et web-humoristes ont également eu l'occasion de visiter le laboratoire LaBESTA/Unité de Génomique des Pathogènes One Health, de l'Université Joseph Ki-Zerbo, où ils ont découvert le travail des microbiologistes dans la lutte contre la RAM.

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