Des tirs nourris ont été échangés le 21 novembre 2024 à Juba, capitale du Soudan du Sud, près de la résidence de l'ex-chef des services de renseignements du pays récemment limogé. Si les coups de feu se sont tus vers 22h jeudi, une grande inquiétude s'est abattue sur la ville qui a déjà traversé deux épisodes de combats très violents en 2013 et 2016.
Avec notre correspondante à Juba, Florence Miettaux
Des tirs d'artillerie ont retenti à Juba, la capitale du Soudan du Sud, le 21 novembre 2024 en début de soirée. C'est autour de la résidence du général Akol Koor Kuc, l'ancien chef des renseignements démis de ses fonctions début octobre, dans le quartier de Tongpiny, que les échanges de tirs ont eu lieu. Et ce alors que l'armée sud-soudanaise aurait tenté d'arrêter l'ancien « espion en chef » du pays.
Ce vendredi à la mi-journée, un calme précaire règne ainsi sur la capitale du Soudan du Sud : rues désertes, transports publics à l'arrêt, déploiements militaires et blocage de certaines artères de la capitale.
« Un malentendu »
C'est dans cette ambiance lourde que les habitants de Juba se sont réveillés ce vendredi 22 novembre au matin, après une nuit d'angoisse. Certains ont dormi dans les commerces où ils se trouvaient quand les échanges de tirs ont débuté, la veille en début de soirée. D'autres ont cherché refuge auprès de la base de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss), selon des médias locaux.
Si les armes se sont pour le moment tues, les combats ont ravivé les souvenirs douloureux de la guerre civile. Les forces du président Salva Kiir et celles du vice-président Riek Machar s'étaient violemment affrontées en 2013 et 2016.
En poste depuis l'indépendance du pays en 2011 et allié fidèle du président Salva Kiir pendant 13 ans, l'éviction d'Akol Koor Kuc il y a deux mois avait surpris, et fait craindre une déstabilisation. Son placement en résidence surveillée depuis, et ces combats autour de sa résidence la veille, indiquent combien l'ancien chef des renseignements est craint par ses rivaux au sein du clan présidentiel.
Si l'on attend encore une mise au point officielle sur les circonstances de l'incident, Akol Koor Kuc n'a semble-t-il pas été arrêté la veille et serait encore dans sa résidence. Le porte-parole de l'armée sud-soudanaise a évoqué « un malentendu » entre la garde rapprochée du général et une unité de l'armée stationnée à l'extérieur de sa résidence, à l'origine des tirs.