Congo-Kinshasa: «Motema», le manga qui raconte Kinshasa avec des influences congolaises

En RDC, les Manga and Geek days se déroulent à l'Institut français de Kinshasa du 22 au 24 novembre. Une convention où les jeux vidéo, l'art et les bandes dessinées japonaises sont à l'honneur. Le manga séduit en effet de plus en plus de jeunes du pays et notamment de jeunes dessinateurs, comme Israël Inghoy, qui réinventent le genre en y ajoutant des références culturelles congolaises et africaines.

Dans un café de la capitale de la RDC, Israël Inghoy griffonne des silhouettes sur un carnet. « J'ai toujours mon carnet de dessins avec moi, juste pour dessiner des esquisses et pas des personnages précis », explique-t-il.

À 23 ans, Israël est passionné de mangas. Un style que lui a fait découvrir sa mère lorsqu'il était tout petit. « Elle m'a offert un DVD de Dragon Ball des premiers épisodes, raconte-t-il. C'est vraiment là où j'ai eu le goût du manga, le goût de la bande dessinée. C'est un peu à partir de là que c'est parti et que j'ai commencé à dessiner un peu partout les personnages que je voyais ».

Redessiner pour perfectionner sa technique. Mais, très vite, Israël a voulu créer son histoire : Motema, un manga qui raconte le parcours royal de soeurs jumelles. L'une représente le soleil, l'autre la lune, avec une volonté : apporter une touche plus authentique. C'est le style Lyemi. « C'est un style propre à nous, les Congolais, affirme Israël Inghoy. Il est issu du manga et du comics [la bande dessinée nord-américaine, NDLR]. C'est vrai qu'on se retrouve beaucoup dans ce qu'on lit dans les mangas, dans les comics. Mais on voulait aussi quelque chose qui raconte ce qu'il s'est passé chez nous, quelque chose qui nous ressemble un peu plus ».

Des histoires inspirées du quotidien à Kinshasa ou de contes congolais. Ce qui change aussi, par exemple, ce sont les onomatopées. « Par exemple, quand quelqu'un frappe à une porte, en Europe, on utilise "toc, toc". Chez nous, on utilise "Cô, cô" », souligne-t-il.

Motema a été publié dans un magazine spécialisé à 3 000 exemplaires. Une fierté pour ce jeune mangaka qui espère faire de sa passion, un véritable métier.

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