Ambiance festive hier au Stade Barea Mahamasina, où le coup d'envoi du huitième Salon des Bons Plans du Tourisme (TBF) et de la première édition du Salon de l'artisanat (TBA) a été donné.
Oublier les années difficiles. Le tourisme, indissociable de l'artisanat, et vice-versa, a retrouvé ses lettres de noblesse hier au Stade Barea lors de l'ouverture du Salon consacré à ces deux secteurs d'activités, principales victimes de la crise sanitaire consécutive à la propagation du coronavirus entre 2020 et 2022.
« Aujourd'hui, le tourisme est le troisième pourvoyeur de recettes en devises du pays, après les mines et les produits d'exportation (ndlr : vanille, girofle, cacao, café, textile et habillement...), avec 535 millions d'euros générés l'an passé. Quant à l'artisanat, avec ses dix-sept filières et cent quatorze métiers, il a rapporté au pays 32 millions d'euros en 2024, contre 15 millions en 2021, soit le double. Si deux millions de Malgaches ont les moyens financiers de découvrir leur propre pays, la grande majorité constitue une main-d'oeuvre talentueuse presque naturelle pour l'artisanat. Selon des estimations récentes, pas moins de 2,5 millions de personnes vivent de l'artisanat », a déclaré Viviane Dewa, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, dans son discours d'ouverture.
Conditions majeures
Hery Rasoamaromaka, gouverneur de la région Analamanga, a incité ses compatriotes à découvrir les merveilleux sites touristiques du pays. « Il n'est plus nécessaire d'aller ailleurs. Faisons le tour de Madagascar, et vous découvrirez des localités que votre imagination n'a même pas effleurées. »
Si le succès du Salon, qui se poursuivra jusqu'à demain, ne fait aucun doute, grâce à une bonne organisation générale, une hausse du nombre de participants, ainsi que la qualité des services et des produits exposés, le rush attendu des touristes n'est pas encore au rendez-vous. En août, point culminant de la haute saison touristique, Madagascar a accueilli, au total sur les neuf premiers mois de l'année, 150 217 visiteurs. Ce chiffre reste en deçà des cent soixante-dix mille enregistrés sur la même période en 2019, année de référence avant la crise.
Madagascar ambitionne d'accueillir un million de touristes en 2028. Pour atteindre cet objectif, deux conditions majeures doivent être remplies : la construction de onze mille cinq cents chambres répondant aux normes internationales de confort et d'hygiène, ainsi que la mise à disposition de quarante mille sièges annuels dans les transports aériens long-courriers. Tous les regards se tournent vers Madagascar Airlines, qui projette de relancer ses services sur la ligne Antananarivo-Paris, tout en renforçant la flotte de sa filiale Tsaradia. Celle-ci devra disposer d'appareils adaptés aux besoins locaux pour assurer les correspondances des vols internationaux vers les destinations touristiques régionales.
Avec les investissements attendus dans l'hôtellerie et la restauration, les actions de promotion de l'image du pays, et la professionnalisation du personnel engagé dans le tourisme et l'artisanat, il est permis de rêver à des lendemains enchanteurs.