Les recherches sur le VIH/Sida progressent. Un traitement vient compléter l'arsenal de prévention du VIH, déjà existant.
Progrès scientifique. Prévenir le VIH/Sida par la prise de médicament est, désormais, possible à Madagascar. La prophylaxie pré-exposition (PrEP), un outil de prévention contre le VIH/Sida comme le préservatif, consiste à prendre un médicament de prévention.
« Il s'agit d'un comprimé comme les antirétroviraux, avec des molécules différentes. Il est recommandé aux personnes séronégatives, afin de réduire le risque de contamination », explique Marie Isabelle, présidente de l'Organisation non gouvernementale (ONG) Mad'Aids, hier, dans le cadre de la semaine de dépistage du VIH/Sida.
Selon les explications de Michaela Müller-Trutwin, chercheuse à l'Institut Pasteur, dans une vidéo qui répond à des questions sur le VIH/Sida, « la PrEP est un médicament qui bloque la réplication du VIH de façon très efficace. On peut la prendre avant un acte sexuel, à risque ». Dans cette même publication, il est indiqué que ce traitement préventif est « très efficace lorsqu'il est suivi avec rigueur, et réduit d'environ 99 % le risque de contracter le VIH lors de rapports sexuels, et d'au moins 74 % en cas de partage de seringue ».
Sous prescription
L'accès à ce traitement reste, cependant, limité. « La PrEP est réservée aux populations clés, très exposées au VIH/Sida, comme les multipartenaires, les travailleurs du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que les partenaires des personnes séropositives », précise le directeur exécutif de l'ONG Réseau Mad'Aids, Victorius Johnson Firinga. La prise de ce médicament doit, par ailleurs, être sous prescription d'un médecin. « Le patient qui veut prendre ce traitement doit, d'abord, effectuer un test pour vérifier qu'il n'est pas porteur du virus. D'autres bilans sont prescrits, car il y a des contre-indications et des effets indésirables. Et il ne doit pas être pris n'importe comment. Comme il s'agit d'un traitement à titre préventif, sa prise ne doit pas être à vie, mais de courte durée », explique un médecin référent.
Ce traitement, subventionné par le Fonds mondial de lutte contre le VIH, est gratuit. Il ne serait pas encore disponible dans les pharmacies.