En Côte d'Ivoire, les Guinéennes d'Abidjan peuvent demander des cartes consulaires gratuitement. L'établissement de ces papiers d'identité coûte plusieurs milliers de francs CFA en temps normal. Cette décision des autorités de Conakry et de l'ambassade de Guinée à Abidjan fait suite au signalement de cas de maltraitances et d'agressions subies par des vendeuses de rue le mois dernier. Les plaignantes accusent des agents de police municipale de les avoir violentées. Une opération d'enrôlement s'est déroulée ce dimanche matin 24 novembre à Yopougon, dans une école publique de cette banlieue de la capitale économique ivoirienne.
L'établissement scolaire est transformé en un bureau d'état civil de fortune. Un agent du consulat guinéen prend les empreintes et les photos des demandeuses : « Elles sont enregistrées auprès de l'ambassade [de Guinée] ».
Elles sont au moins 300, assises à l'ombre des préaux. Des Guinéennes sans papiers, originaires pour la plupart de la région de Nzérékoré, à la frontière de la Côte d'Ivoire. C'est le cas d'Antoinette. Cette petite commerçante voit la carte consulaire comme une protection contre les tracasseries : « Souvent, sur la route, si on n'a pas de pièces [d'identité], on est obligé de payer ».
Pour d'autres, une carte, c'est une sécurité. Gérard Lecadou organise l'opération avec la Fondation Haba Afrik. Pour lui, il faut aussi sensibiliser les commerçantes au respect des lois ivoiriennes : « Le plus important, c'est de ne pas être en conflit avec la loi. Si on ne respecte pas la loi, on peut être victime d'abus ».
Selon Habba Afrik, le consulat de Guinée à Abidjan prévoit de délivrer 1 000 cartes consulaires gratuites.