Madagascar: Plateforme de l'Opposition - « Ampamoaka » sur les combines au sein du Collectif des candidats

Considérée comme une alliance conjoncturelle, le Collectif des candidats n'a pas fait long feu. Les révélations ne font que corroborer les difficultés pour une opposition multicéphale de réussir.

Trahison

L'ambiance « invivable » qui a conduit à la scission du Collectif des 11 candidats, donnant naissance aux plateformes Firaisankina et Kôlekitifa an'ny Malagasy au début de l'année semble rattraper les deux candidats de l'opposition à la course à la mairie d'Antananarivo. Non seulement les deux camps s'accusent mutuellement de trahison, mais ils s'attaquent en public sur les raisons de l'échec du « Hetsika fotsy ». Des querelles stériles qui ne pourraient que faire le bonheur de la candidate du pouvoir dans un contexte électoral particulier avec des enjeux cruciaux car du scrutin du 11 décembre dépend, en une partie, la stabilité du pays dans les années qui viennent.

Monopole de l'opposition

Les partisans des deux camps s'enflamment en effet sur les réseaux sociaux. Après avoir fait l'objet d'une attaque de plus en plus virulente de la part des élus Firaisankina, le candidat du Tia Tanindrazana (TT), Tahina Razafinjoelina, se trouve désormais parmi les figures politiques les plus détestées des Zanak'i Dada. On lui reproche notamment d'avoir « trahi l'ancien président » et de « faire double-jeu ». Ancien compagnon de Marc Ravalomanana, il est même considéré, par les plus extrémistes du Tiako i Madagasikara (TIM), comme « un candidat de diversion », payé par le pouvoir afin de disperser les voix de l'opposition et d'affaiblir le candidat du Firaisankina, Tojo Ravalomanana, qui voudrait le « monopole de l'opposition ».

Vérité

De son côté, Tahina Razafinjoelina ne veut pas se laisser faire. Depuis ce mardi, il a contre-attaqué sur les réseaux sociaux en commençant à révéler certains dossiers qui, selon ses explications, montrent « le vrai visage de ceux qui ont trahi depuis des lustres les Malgaches et l'opposition ». Durant son ampamoaka, diffusé hier sur les principales chaînes privées de la capitale, le numéro Un du TT a révélé les combines qui se sont tramées au sein du Collectif des candidats. Malgré tout ce qui a été convenu entre les partis membres du Collectif, le TIM a, selon Tahina Razafinjoelina, quand même pris part au scrutin présidentiel du 16 novembre. « Des messages invitant les électeurs TIM à se rendre aux urnes ont été découverts », a-t-il soutenu, en insistant que c'est la principale raison de la scission du Collectif des candidats. « Il ne s'agit pas de donner des avantages au pouvoir mais de dire la vérité pour vaincre la pauvreté », a-t-il fait noter.

17 jours

Quoi qu'il en soit, cette situation risque de parasiter la campagne électorale des deux partis, au profit de Harilala Ramanantsoa qui a déjà clamé haut et fort qu'elle est la seule candidate du pouvoir. Les « oranges » se réjouissent d'ailleurs de cette ambiance, en se focalisant sur ce qu'ils doivent faire pour permettre à leur candidat de sortir vainqueur de ce scrutin qui s'annonce difficile. Peu importe, les 7 candidats disposent encore de 17 jours pour convaincre les électeurs tananariviens, surtout les 74% qui ont décidé de ne pas participer aux différentes élections qui se sont succédé, au moins durant ces deux dernières décennies.

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