Afrique Centrale: La RDC considère le Corridor de Lobito comme un facteur de stabilité régionale

interview

Luanda — Le plein fonctionnement du Corridor de Lobito contribuera, entre autres avantages, à promouvoir la stabilité politique et la paix dans la région, a déclaré l'ambassadeur de la République démocratique du Congo (RDC) en Angola, Constantin Kalala Mayiba.

Le diplomate s'exprimait lors d'un entretien accordé récemment à l'ANGOP au sujet du mémorandum d'accord conclu entre l'Union européenne (UE), les États-Unis et les trois pays du Corridor de Lobito (Angola, RDC et Zambie).

La Banque africaine de développement (BAD) et l'Africa Finance Corporation (AFC) ont également signé l'accord paraphé en octobre 2023.

Selon l'ambassadeur, le corridor de Lobito offrira aux trois pays plusieurs opportunités, telles qu'une plus grande circulation régionale des marchandises, la création d'emplois locaux et une plus grande mobilité des citoyens.

Le projet apportera de nombreux bénéfices aux pays concernés, notamment dans le processus d'importation et d'exportation de marchandises ainsi que dans la promotion de la stabilité politique et de la paix dans la région, a affirmé le diplomate congolais.

Il a toutefois reconnu que ces avantages socio-économiques continueront également de dépendre des mesures qui seront prises par les pays concernés pour tirer pleinement parti de ce qu'offre le Corridor.

Voici l'entretien complet

ANGOP - Quel est votre point de vue sur les bénéfices que cet accord peut apporter, en termes socio-économiques, à nos pays.

Constantin Kalala Mayiba (CKM) - Dans la mesure où ce mémorandum d'entente a la vocation à faciliter l'opérationnalisation de l'Accord sur le Corridor de Lobito, les bénéfices en termes socio-économiques qui pourraient en découler sont évidents car, la pleine opérationnalisation de l'infrastructure de transport reliant les trois pays augmentera les possibilités d'importations et d'exportations, stimulera la circulation régionale des marchandises, favorisera la mobilité tout en réduisant considérablement le temps de transport moyen.

Cela pourrait conduire à une augmentation des investissements étrangers, à la création d'emplois locaux, à une amélioration de la qualité de vie et au développement économique régional. Cependant, ces retombées positives en termes socio-économiques restent également tributaires des mesures prises par les pays pour exploiter pleinement les avantages potentiels de cet accord.

En outre, l'accord pourrait également renforcer la coopération économique et partenariat entre l'Union Européenne, les Etats-Unis d'Amérique et les trois pays africains impliqués, ce qui pourrait favoriser la stabilité politique et la paix dans la région.

ANGOP- Une fois que l'infrastructure de transport reliant les trois pays sera pleinement opérationnelle, la ligne améliorera les possibilités d'exportation pour la Zambie, la RDC et l'Angola, stimulera la circulation régionale des marchandises et favorisera la mobilité des citoyens, tout en réduisant considérablement le temps de transport moyen. Croyez-vous que ce corridor pourrait attirer des investisseurs nationaux (congolais) et étrangers dans le secteur minier afin que le pays puisse récupérer sa place dans l'exploration et l'exportation du cuivre ?

CKM - Absolument. Le Corridor de Lobito pourrait effectivement offrir des opportunités attractives pour les investisseurs nationaux et étrangers dans le secteur minier, en particulier dans la région de la RDC, qui est riche en ressources minérales stratégiques et critiques, notamment le cuivre et le cobalt. L'amélioration des infrastructures de transport et la réduction des coûts de transport devraient rendre l'exploitation minière plus rentable et faciliter l'exportation des produits au Port de Lobito. Cela pourrait encourager les investisseurs à investir davantage dans l'exploration et l'exploitation minière en République Démocratique du Congo. Les secteurs agricole et énergétique dont la RDC possède également un potentiel considérable, pourraient susciter un intérêt majeur.

ANGOP - La RD Congo est limitrophe de neuf (9) pays, certains sans accès à la mer, mais tous avec des potentiels différents. Considérez-vous que la RDC occupe une position stratégique et capable de jouer un rôle crucial dans la dynamisation du commerce dans la région ?

CKM - La République Démocratique du Congo occupe en effet une position géographique stratégique en Afrique Centrale, en ce qu'elle partage ses frontières avec neuf pays voisins, et est dotée d'un potentiel économique considérable. Le renforcement de l'infrastructure de transport régional est un élément clé pour dynamiser le commerce dans la région.

ANGOP - Avec ce projet de grande envergure, de nombreux accords pourront certainement être signés dans le futur. Comment évaluez-vous le commerce entre l'Angola et la RDC ?

CKM - En ce qui concerne les échanges commerciaux entre l'Angola et la RD Congo, ils ont historiquement été limités, en partie en raison des conflits dans la région qui ont perturbé la circulation des marchandises. Cependant, le développement du Corridor de Lobito pourrait stimuler le commerce bilatéral en améliorant l'accessibilité à la mer pour les régions d'exploitation agricole et minière enclavées du Centre et du Sud-est de la RD Congo et en augmentant les opportunités d'importation et d'exportation pour l'Angola.

ANGOP - Le Président américain Joe Biden pourrait visiter l'Angola en décembre de cette année, et l'un des points importants serait le corridor de Lobito. Quelles sont les attentes en termes d'investissements étrangers pour le secteur minier et non minier le long de ce chemin de fer entre l'Angola RDC et la Zambie ?

CKM: En ce qui concerne la visite prévue du président américain Joe Biden en Angola en décembre de cette année, il est probable que l'Accord sur le Corridor de Lobito soit l'un des points clés des échanges. Les investissements étrangers pourraient être encouragés non seulement dans le secteur minier, mais aussi dans d'autres secteurs tels que l'agriculture, l'énergie et l'industrie manufacturière qui pourraient tous bénéficier de l'expansion de possibilités de transport et de commerce régionales.

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