À l'image d'autres produits de première nécessité, le prix du gaz a également subi une hausse, un coup dur pour les consommateurs.
Surprise désagréable. Les consommateurs ont découvert les nouveaux prix du gaz il y a quelques jours, et il y a de quoi être décontenancé, car la hausse est assez importante. La bouteille de 12,5 kg est passée de 86 600 ariary à 91 500 ariary chez Vitogaz, contre 102 000 ariary chez d'autres distributeurs.
"C'est incroyable, on ne s'y attendait pas. Mon budget ne suit plus," déplore Séraphine, ménagère prise au dépourvu dans une station-service, son lieu d'approvisionnement habituel. Elle n'est pas la seule à être désemparée par cette hausse soudaine. "Je croyais que le prix du gaz était figé pour favoriser la lutte contre la déforestation," affirme Jérôme, restaurateur et grand utilisateur de butane en raison des délestages fréquents.
Il a tout à fait raison. En 2021, le ministère de l'Environnement, le ministère de l'Économie et des Finances, et le Comité Malgache du Butane (CMB) ont signé une convention en faveur de la promotion des énergies propres, de l'amélioration du bien-être des ménages, et de la lutte contre la dégradation forestière. La TVA sur le gaz butane a ainsi été réduite de 20 % à 5 %, alors que 97 % des ménages utilisent encore du bois ou du charbon de bois, avec une consommation annuelle de 500 000 tonnes.
La convention était valable pour un an renouvelable et a permis de baisser de 9 % le prix du butane. Une vente au détail du gaz a aussi été instaurée pour rendre ce combustible plus accessible à un grand nombre de personnes.
Pas d'incidence
Visiblement, la convention a été abandonnée. Pourtant, le prix du gaz avait pu être stabilisé, ou du moins lissé, grâce à une collaboration entre le ministère de l'Industrialisation, du Commerce et de la Consommation, et le CMB, à l'époque du ministre Edgard Razafindravahy.
Cette hausse intervient justement avant l'annonce d'une augmentation de 5 % de la TVA sur le gaz butane, portant celle-ci à 10 %. Les consommateurs craignent donc une nouvelle hausse du prix de la bouteille. Cependant, d'après les déclarations du ministre de l'Économie et des Finances, Rindra Hasinirina Rabarinirinason, à Tsimbazaza devant les journalistes après la présentation du projet de loi de finances initial, cela ne devrait pas être le cas. "La TVA sur le gaz butane et son contenant devrait passer de 5 % à 10 % en 2025. Cette hausse a été concertée avec les opérateurs. Le sujet a été discuté avec les acteurs du secteur pour réduire le remboursement de la TVA qui leur est versé chaque année," a expliqué "le grand argentier".
Ces propos sont confirmés par Zo Andriamampianina, président du CMB : "Aucune nouvelle hausse de prix du gaz butane pour les particuliers ne devrait avoir lieu, même si cette majoration de 5 % de la TVA est adoptée dans le PLFI 2025 par les deux Chambres du Parlement," a-t-il rassuré.
Des facteurs externes ont également favorisé cette hausse, tels que la guerre russo-ukrainienne, qui complique l'approvisionnement en gaz, ainsi que les attaques contre des bateaux perpétrées par des rebelles yéménites en mer Rouge.
Dans tous les cas, c'est un mauvais coup pour la protection de l'environnement et la lutte contre la déforestation.