Visibilité. Le gouvernement coréen se montre engagé dans la lutte contre la sécheresse sévissant dans le Sud de Madagascar. Cette situation met à rude épreuve des communautés déjà fragilisées, particulièrement en cette période de soudure, après la dernière récolte, réalisée en mai dernier. Une enquête récente sur la sécurité alimentaire et la vulnérabilité, menée en septembre 2024, révèle une détérioration alarmante de la situation dans le Grand Sud, où 68 % de la population est en insécurité alimentaire, dont 10 % en situation grave.
L'ambassadrice de Corée à Madagascar, Park Ji-Hyun, a officiellement remis jeudi dernier 10 000 tonnes de riz au Programme Alimentaire mondial (PAM) à Toliara. « C'est une donation du peuple coréen pour soutenir les populations vulnérables ayant besoin d'assistance alimentaire et nutritionnelle dans cette partie du pays en cette période critique », a-t-elle déclaré. Elle a également rappelé que la Corée contribue aux réponses d'urgence depuis 2019 et reste prête à intervenir à l'avenir.
Après avoir visité les districts d'Ampanihy et de Betioky Sud, dans la région Atsimo Andrefana, l'ambassadrice a tenu à discuter avec les responsables du PAM des mécanismes de distribution sur place. Elle a insisté sur le respect de l'interdiction de vente des dons, rappelée par l'inscription « ne pas vendre » sur les sacs de riz.
Multiples modalités
Le PAM, via ses comités locaux, assure un suivi rigoureux pour éviter toute déviation dans la distribution. Outman Badaoui, chef des programmes du PAM à Madagascar, précise que les 10 000 tonnes de riz seront réparties dans dix districts des régions Atsimo Andrefana, Androy, Atsimo Atsinanana et Anosy. Parmi elles, 1 500 tonnes seront destinées aux districts vulnérables de la région Atsimo Andrefana.
« Cette contribution soutiendra trois cent soixante-six mille personnes pendant six mois grâce à une assistance d'urgence et nutritionnelle. Elle couvrira également les besoins des cantines scolaires pour cent quatre vingt- un mille élèves pendant trois mois », explique Outman Badaoui.
En outre, il souligne que les interventions du PAM ne se limitent pas à la distribution de riz. L'organisme met en oeuvre des transferts monétaires dans les écoles pour leur permettre d'acheter des protéines, des légumineuses ou du poisson. Un programme de lutte contre la malnutrition cible les enfants de moins de cinq ans avec des produits fortifiants pour combler les carences alimentaires.
Par ailleurs, le PAM soutient la résilience des petits producteurs locaux en achetant leurs produits, comme le gari ou le niébé, pour approvisionner les cantines scolaires. « Le riz est essentiel dans les réponses alimentaires à Madagascar, mais il ne constitue pas l'unique solution », conclut-il.