Congo-Kinshasa: «Aucune corrélation» entre «évaluation de l'état de siège» et révision de la Constitution, affirment les autorités

En RDC, la Première ministre s'est rendue les 22 et 23 novembre 2024 au Nord-Kivu et en Ituri où un état de siège a été instauré il y a trois ans en raison de la situation sécuritaire dans ces provinces de l'est de la RDC.

Ce 24 novembre à Kinshasa, le vice-Premier ministre chargé de l'intérieur et de la sécurité a assuré qu'il n'y a « aucune corrélation » entre « l'évaluation des mesures d'allègement de l'état de siège » et « une initiative sur la révision ou peut-être le changement de la Constitution », ce dispositif faisant actuellement obstacle à une éventuelle révision constitutionnelle.

En République démocratique du Congo (RDC), vers la levée ou le maintien de l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri ? La mesure, qui a placé ces deux régions sous l'administration militaire, a été instaurée depuis 3 ans par le président Félix Tshisekedi. Maintenue malgré les multiples appels des députés provinciaux et de la société civile, cette mesure, qui fait aujourd'hui obstacle - selon la Constitution en vigueur - à toute révision constitutionnelle voulue par le chef de l'État, a fait l'objet d'une mission d'évaluation par la Première ministre.

Judith Suminwa a en effet séjourné le week-end précédent au Nord-Kivu et en Ituri. Le 24 novembre 2024, à Kinshasa, en fin de mission, le vice-Premier ministre en charge de l'intérieur et de la sécurité, Jacquemin Shabani, a déclaré, lors d'une conférence de presse, que la mission d'évaluation n'a pas été dictée par l'agenda politique autour de la révision constitutionnelle.

« Comment permettre aux populations de retrouver une vie constitutionnelle normale »

« Est-ce que l'initiative du gouvernement par rapport à l'évaluation des mesures d'allègement de l'état de siège a une corrélation avec une initiative sur la révision ou peut-être le changement de la Constitution ? Je vous dirais clairement non, répond-il durant un point presse auquel assistait notre correspondant Pascal Mulegwa. Donc, aucune corrélation. On doit aussi réussir à se souvenir que, de la façon la plus innocente possible - et sans arrière-pensées au niveau de notre classe politique et même de notre société civile - plusieurs personnes se sont prononcées à plusieurs moments différents, sans aucune interprétation quelconque, sur la nécessité de voir certaines dispositions de notre Constitution révisée. Et je crois que cela est légitime. Donc, la problématique de revoir certaines dispositions de notre Constitution, elle se pose et elle s'est posée ».

Il insiste : « Sincèrement, en ce qui nous concerne, en ce qui concerne le gouvernement de la République, il y a aucune corrélation, mais il y a des besoins. Il y a des appels de notre population qui nous interpellent et qui nous appellent, nous, le gouvernement, à nous pencher sur ces questions. Il faut qu'on évalue, il faut qu'on arrive à voir comment leur permettre de retrouver une vie constitutionnelle normale. »

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