Le sous-secrétaire général des Nations Unies et secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (Cea) soutient que « sans réformes audacieuses et actions décisives, le rêve de l'Afrique de réaliser les 17 Objectifs de développement durable (Odd) d'ici 2030 et l'Agenda 2063 de l'Union africaine (Ua) risque de devenir une illusion ».
Claver Gatete qui s'exprimait lors de la Conférence économique africaine de 2024 qui se tient à Gaborone, Botswana du 23 au 25 novembre 2024, a souligné que les pertes annuelles dues aux catastrophes climatiques varient entre 290 et 440 milliards de dollars américains, tandis que le déficit de financement des objectifs de développement durable de l'Afrique est passé à 1,3 billion de dollars américains par an.
A cela s'ajoute la dette extérieure de l'Afrique qui, selon lui, a dépassé 1 000 milliards de dollars en 2023 au moment où les paiements d'intérêts non durables limitent le financement du développement. Le thème cette conférence cette année était : « Sécuriser l'avenir économique de l'Afrique dans un contexte d'incertitudes croissantes ».
M. Gatete a fait savoir que le coût humain des chocs climatiques est tout aussi stupéfiant. En effet, il a confié que près de 476 millions d'Africains vivent aujourd'hui dans la pauvreté, dont 149 millions sont tombés dans cette fourchette récemment en raison des chocs climatiques et économiques en cascade.
Pourtant, a-t-il dit, malgré ces épreuves, l'Afrique possède un énorme potentiel. A ce titre, il a déclaré que le continent est doté de 60 % des ressources solaires mondiales, bien que près de 600 millions d'africains n'aient toujours pas accès à l'électricité.
Aussi, a-t-il relevé, l'Afrique abrite également de vastes réserves minérales qui sont essentielles à la transition mondiale vers une économie verte. Et, plus important encore, poursuit-il, l'Afrique possède la plus jeune population du monde, avec près de 70 % de sa population de moins de 30 ans.
Claver Gatete a soutenu enfin que ces réalités soulignent une vérité pressante : « le système financier et économique mondial, en l'état, échoue à l'Afrique ».