Le Niger a annoncé le 24 novembre 2024 avoir demandé le remplacement de l'ambassadeur de l'Union européenne (UE) à Niamey. Un ambassadeur qui a été rappelé le 23 novembre par l'UE pour « consultations », suite à la remise en cause par les autorités nigériennes des modalités de distribution de l'aide humanitaire européenne dans leur pays. Ce 25 novembre, Bruxelles affirme étudier différentes options.
C'est la réaction officielle très limitée de l'Union européenne (UE) pour l'instant : « Nous étudions les options à notre disposition. »
D'abord, l'UE campe sur ses positions : hors de question d'accepter une instrumentalisation de l'aide humanitaire à des fins politiques. En clair, l'office européen d'aide humanitaire (ECHO) choisit seul les ONG bénéficiaires, et ne donne pas de fonds aux autorités.
Et pour ce qui est de la réponse européenne à la demande de remplacement du chef de mission, l'UE considère officieusement qu'elle équivaut à le déclarer persona non grata, ce qui lui ouvre un vaste éventail d'options. Celles-ci suivent une gradation de plus en plus lourde politiquement. En premier lieu il y a les mesures miroir : l'UE peut déclarer persona non grata l'ambassadeur nigérien à Bruxelles ou son adjoint. C'est la réciprocité et c'est la réaction la plus courante. Si elle veut aller plus loin, elle peut aussi exiger le départ d'autres membres du personnel de l'ambassade.
En fait tout dépend de l'évaluation de la gravité de la situation et de la volonté ou non de désescalade : l'UE peut aller jusqu'à couper ce qu'elle appelle « les chaînes de communication », et demander la solidarité des États membres. Ce qui implique que les 27 capitales européennes prennent les mêmes mesures de rupture diplomatique, une option réservée aux cas les plus extrêmes.
Pour rappel, les autorités nigériennes ont fait savoir publiquement le 24 novembre 2024 qu'elles demandaient le remplacement du chef de délégation de l'Union européenne à Niamey, c'est-à-dire de l'ambassadeur européen.
La tension née de l'octroi d'aide humanitaire par l'UE suite aux inondations de juillet et août ne retombe ainsi pas. Après la convocation de l'ambassadeur européen par le ministère nigérien des Affaires étrangères puis la remise en cause par les autorités nigériennes des modalités de distribution de l'aide humanitaire européenne, l'UE a rappelé son ambassadeur pour consultation le 23 novembre. La demande nigérienne de son remplacement a ensuite fait monter d'un cran.