À Madagascar, la première semaine de campagne des élections municipales et locales - prévues le 11 décembre 2024 - touche à sa fin. Pendant cette période d'animations et de promesses, pas de trêve pour les Tananariviens confrontés aux coupures d'eau, d'électricité et au coût de la vie.
Les urgences sociales du moment se sont naturellement imposées au coeur de cette campagne électorale du côté des attentes des habitants comme des discours des candidats, à commencer par Harilala Ramanantsoa, candidate de la majorité présidentielle IRMAR, dans la capitale, qui a réuni des habitants du 2e arrondissement de la ville.
Sur scène, face aux 250 habitants du quartier invités par la candidate du pouvoir à partager un repas chaud, d'emblée le ton est donné : « Qui d'autre que le président a pris la peine de venir vous offrir du riz ? », lance une collaboratrice de l'équipe de campagne.
L'argument compte pour Joseph, 75 ans, tisseur retraité, qui doit supporter la hausse du coût des produits de base, malgré sa petite retraite, 150 000 ariary, soit 30 euros, versés tous les trois mois.
« Le parti nous a toujours soutenu du point de vue social, avec des distributions de riz, d'huile et même des cadeaux un peu plus extravagants comme des écrans plats [sourire dans la voix]. On fait toujours confiance au président, mais malgré ça, on a besoin enfin d'un réel changement, en priorité pour l'eau et l'électricité », souligne Joseph.
Ces dernières semaines, au fil de coupures d'eau et d'électricité devenues plus longues et régulières, l'agacement est monté d'un cran parmi la population.
Si Harilala Ramanantsoa n'est pas une tête d'affiche du régime, la candidate n°7, entrepreneuse réputée dans les milieux économiques tananariviens, dit pouvoir faire la différence pour relever de tels défis.
Son premier atout sera le soutien naturel du pouvoir : « Mon avantage aussi, c'est que je suis la candidate qui va travailler avec l'État, donc ça va me faciliter beaucoup la tâche. J'aurai l'appui nécessaire pour réaliser les grands projets pour Antananarivo. J'étais conseillère municipale quand la mairesse d'Antananarivo était de l'opposition et là, c'est plus difficile, c'est plus compliqué parce que les intérêts ne sont pas les mêmes. »
Si l'opposition est arrivée en tête, dans la capitale, lors des élections législatives du 29 mai dernier, la coalition présidentielle IRMAR et le TIM, principal parti d'opposition, ont tous les deux leurs bases de soutiens inconditionnelles.
Comme en 2019, l'élection devrait être serrée et se jouer sur les voix des indécis.