L'Office national des produits agricoles du Congo (ANAPAC) a déploré samedi 23 novembre la vente illégale du café de l'Ituri vers les pays frontaliers. Le responsable du bureau d'information commerciale au poste douanier de Mahagi a regretté cette situation due, selon lui, au manque d'encadrement des agriculteurs. Cette vente illégale occasionne, toujours d'après lui, un énorme manque à gagner au pays, particulièrement à la province de l'Ituri.
Le café est cultivé dans trois territoires de la province de l'Ituri. Il s'agit entre autres du territoire de Mahagi, qui produit du café arabica dans presque toutes ses chefferies. Le territoire de Djugu produit du café dans sa partie Nord et celui d'Aru vient de commencer la culture de ce produit après plusieurs décennies d'abandon.
Cependant, plus de 80 % de toutes ces productions traversent frauduleusement la frontière à l'état brut. Ce qui constitue un énorme manque à gagner pour le pays, affirme Joel Ular, le responsable du bureau d'information commerciale au poste douanier de Mahagi.
« Malgré ce manque d'encadrement, il existe quand même une quantité importante qui est produite chaque saison. Malheureusement, elle ne profite pas à la RDC, car elle est exportée illégalement et les statistiques échappent aux services de l'Etat. Les exportations classiques se font rares, et ce sont les pays voisins qui tirent profit du café Iturien », dénonce-t-il.
Le directeur provincial de l'ONAPAC en Ituri, Max Kandolo Lusele attribue plutôt ce trafic frauduleux à l'inefficacité des mesures de surveillance des frontières :
« Nous canalisons presque 20 % de la production de l'Ituri. Cela est dû à la porosité des frontières, et au manque d'opérateurs économiques qui respectent les normes d'exportation. Vous savez, l'ONAPAC c'est un service technique de l'Etat, qui a à son sein des agronomes qui sont là pour encadrer ces caféiculteurs et cacaoculteurs »
Pour remédier à cette situation, Joel Ular recommande, entre autres, la réhabilitation des routes de desserte agricole et l'assainissement du climat des affaires pour faciliter l'investissement local et étranger.