Dakar — Les recherches agricoles doivent être inclusives et sensibles au genre pour atteindre les objectifs de sécurité alimentaire et nutritionnelle durable, a déclaré Dr. Mariam Maïga, conseillère genre et développement social au Conseil ouest et centrafricain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF).
"Si les recherches agricoles ne sont pas inclusives et sensibles au genre, il sera difficile d'atteindre les objectifs de sécurité alimentaire et nutritionnelle durable", a-t-elle dit, lundi, à Dakar, à l'ouverture d'un atelier de formation de cinq jours, organisé par le CORAF.
Cet atelier s'inscrit dans une série d'initiatives du CORAF visant à promouvoir une recherche agricole inclusive, climato-sensible et adaptée aux besoins de sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest et du Centre.
Il réunit des représentants de 23 pays membres et vise à renforcer les capacités institutionnelles en genre des systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) en Afrique de l'ouest et du centre.
Les travaux se concentrent sur deux axes principaux : la mobilisation des ressources financières et la rédaction de projets bancables prenant en compte le genre et les défis posés par le changement climatique.
Dr. Maïga a signalé que les femmes constituent 60 % de la main-d'oeuvre agricole dans la région ouest-africaine et du centre, mais continuent de faire face à des obstacles majeurs, notamment un accès limité aux ressources productives.
"Elles jouent un rôle central dans la sécurité alimentaire, mais leur contribution reste largement sous-estimés", a-t-elle souligné, appelant à des approches inclusives dans le développement des technologies agricoles.
De son côté, Chantal Goto, directrice des laboratoires à l'Institut togolais de recherche agronomique, a insisté sur l'importance d'intégrer les considérations de genre dans les projets agricoles, particulièrement dans un contexte marqué par le changement climatique.
"Les observations montrent que de nombreux aspects de l'agriculture sont intrinsèquement liés aux rôles des femmes. Reconnaître leur contribution et leur responsabilité, notamment en tant que gardiennes des foyers, est essentiel pour construire des sociétés résilientes et durables", a-t-elle indiqué.
Mme Goto a en outre plaidé pour une planification et une exécution des projets agricoles, qui tiennent compte du genre afin de garantir des systèmes agricoles et des communautés capables de relever les défis climatiques.