Les chefs de la diplomatie congolaise et rwandaise sont réunis depuis le 25 novembre dernier, à Luanda, sous les auspices du médiateur angolais mandaté par l'Union africaine (UA).
L'objectif est d'évaluer la mise en oeuvre du Plan harmonisé pour la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et le désengagement des forces rwandaises de l'Est de la RDC en proie à une grave crise sécuritaire. Si l'on peut, encore une fois, féliciter le médiateur angolais pour avoir réussi à réunir autour d'une même table, les diplomates des deux voisins qui ne se blairent pas depuis quelque temps, on regrette cependant le fait que les lignes, sur le terrain, ne bougent que très peu ; sinon pas du tout.
A preuve, non seulement les combats n'ont jamais cessé, mais aussi les divergences persistent quant à l'opérationnalisation du Mécanisme de vérification ad-hoc renforcé (MVA-R) censé pourtant conduire à la désescalade. Le médiateur angolais parviendra-t-il à aplanir les divergences de vues entre Kigali et Kinshasa ? C'est tout le mal qu'on lui souhaite surtout au regard de la crise de confiance qui gagne en galons, entre les deux capitales. En effet, alors que Kinshasa pose comme préalable la levée des mesures défensives rwandaises, Kigali, pour sa part, estime que la neutralisation des FDLR reste et demeure la priorité des priorités.
Tous les regards sont désormais tournés vers Luanda
C'est dire s'il faudra beaucoup d'entregent au facilitateur pour concilier ces deux positions très tranchées et cela, afin de soulager les populations de l'Est de la RDC qui souffrent le martyre. Mais rien n'est moins sûr. Surtout qu'en dépit des efforts faits pour apaiser la situation, les propos des uns et des autres ne rassurent pas.
En témoigne la sortie, pas plus tard que le week-end écoulé, du ministre congolais de la Justice qui promettait le pire au président Paul Kagamé et ses complices présumés qui cherchent à déstabiliser son pays. Toute chose que Kigali considère comme « une extrême provocation » qui n'est pas de nature à favoriser les conditions d'une solution négociée à la crise.
C'est le lieu donc d'en appeler à la responsabilité des présidents Paul Kagame et Félix Tshisékédi qui, dans l'intérêt supérieur de leurs peuples respectifs, doivent accepter de descendre de leur piédestal pour se donner la main. Car, comme on aime à le dire, il y a un temps pour faire la guerre, et il y a un temps pour faire la paix. Il est donc temps que les deux voisins acceptent de fumer le calumet de la paix.
Cela dit, tous les regards sont désormais tournés vers Luanda dont les bons offices, on l'espère, permettront in fine aux deux camps de fumer le calumet de la paix.