Dakar — Le ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Elevage, Mabouba Diagne, a suggéré, lundi, aux membres de l'Association nationale pour l'intensification de la production laitière de mettre sur pied une coopérative agricole communautaire pour accéder plus facilement au foncier et développer des activités fourragères, entre autres.
»Cette coopérative va débuter avec une phase pilote de 500 hectares, avec l'ambition de passer à 2 000 hectares, et ensuite à 20 000 hectares", a-t-il fait savoir.
M. Diagne procédait à la signature d'une convention entre l'Association nationale pour l'intensification de la production laitière au Sénégal (ANIPL) et le ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Elevage dans le cadre de la politique d'acquisition d'animaux à haut potentiel laitier.
»A raison de 14 millions de francs CFA par hectare, nous budgétisons approximativement 7 milliards de francs CFA pour faire cette phase pilote de 500 hectares », a expliqué le ministre.
Il a fait état de la disponibilité de 3000 ha dans la commune de Ngnith (Dagana) et de 28000 ha dans les Domaines communautaires agricoles (DAC).
M. Diagne a relevé que le Sénégal importe chaque année l'équivalent de 100 millions d'euros de lait, ce qui tournerait annuellement entre 65 et 70 milliards de francs Cfa.
Selon lui, que le pays a besoin de "280 milliards de FCFA" pour assurer sa souveraineté alimentaire en lait. Il faut également entre 450 et 500 hectares pour produire pendant l'hivernage le tonnage nécessaire à la nourriture d'environs 1250 bovins et 1550 bovins, a t-il indiqué.
Il a signalé que le Sénégal a encore besoin de 55000 vaches laitières pour atteindre pour atteindre ses besoins en lait.
Le ministre a assuré que les soucis financiers de l'ANIPL peuvent trouver des solutions auprès des partenaires techniques et financiers comme la Banque mondiale, à travers son guichet privé AFC, la Banque africaine de développement, à travers des projets déjà approuvés, mais aussi à travers les crédits exports.
Il a rappelé que le nombre total de génisses à vocation laitière importées depuis le début de ce projet, en 2017, tourne aux environs de "5 746 vaches laitières".
Le président de l'ANIPL, Mamadou Ba, s'est particulièrement réjoui de la signature de la convention. Il fait savoir que sa structure s'est "résolument engagée dans une dynamique de professionnalisation avec des activités de renforcement des capacités de ses membres et de promotion des cultures fourragères".
Selon lui, "il est établi que la pérennité des acquis des opérations d'importation de génisses laitières reste conditionnée à une parfaite maîtrise de l'alimentation fourragère".