Afrique du Sud: Une opération contre des mineurs illégaux n'est pas jugée «anticonstitutionnelle»

En Afrique du Sud, la justice a jugé ce 25 novembre 2024 que l'opération contre des mineurs illégaux retranchés sous terre, dans une mine de la province Nord-Ouest, n'est pas « anticonstitutionnelle ». La police tente depuis plusieurs semaines de les forcer à remonter en empêchant eau et nourriture de leur parvenir.

En Afrique du Sud, l'opération de police continue à Stilfontein, où des centaines de mineurs illégaux (« Zama Zamas ») sont retranchés sous terre. La police empêche toujours la nourriture d'entrer pour forcer les mineurs à refaire surface et les arrêter.

Selon la police, depuis le lancement de l'opération en 2023, plus de 1 200 Zama Zamas ont ainsi été arrêtés.

Ce 25 novembre 2024, la Haute Cour du Gauteng - province où sont situés Pretoria et Johannesburg - a jugé que cette opération de police d'envergure n'était pas « anticonstitutionnelle » et respectait le cadre de la loi.

Il y a en effet tout un débat autour du mot « piégé ». Pour les communautés locales, les mineurs illégaux sont ainsi piégés sous terre par la police, parce que cette dernière encercle l'entrée principale de la mine 24 heures sur 24 et coupe leur approvisionnement. C'est pour cette raison que l'ONG « Société pour la protection de notre Constitution » voulait contraindre les forces de l'ordre à aider ces Zama Zamas.

Mais la police répond, elle, que le puits n'est pas fermé : les mineurs illégaux peuvent sortir. Récemment, 14 personnes, dont un jeune de 14 ans, ont refait surface dans la nuit.

Des mineurs sont trop affaiblis pour remonter, s'insurgent des associations

La Haute Cour du Gauteng à Pretoria a donné raison à la police sud-africaine, en statuant que « leur opération ne va pas à l'encontre des principes de la Constitution ». La porte-parole de la police a déclaré que « la cour confirme ce que nous avons toujours dit : personne n'est piégé ».

Mais, sur place, les habitants et des associations de défense des droits humains, eux, sont clairs : les mineurs sont bien piégés, car sans eau et sans nourriture depuis plusieurs semaines, certains sont morts et beaucoup d'autres n'ont tout simplement plus aucune force pour remonter les presque 2 kilomètres de corde, qui les relient à la surface.

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