La rage est une maladie virale qui touche le système nerveux central des animaux à sang chaud et de l'homme. Les signes peuvent apparaître jusqu'à plusieurs semaines après la contamination et une fois que les symptômes sont présents, la maladie est toujours fatale, aussi bien chez les animaux que chez l'homme.
Le virus de la rage fait partie des lyssavirus, un groupe de virus responsables d'encéphalites qui inclut également des lyssavirus de la chauve-souris récemment identifiés. Il existe plusieurs souches de virus classique de la rage, dont chacune est généralement confinée à une espèce principale qui joue le rôle de réservoir.
La rage est connue depuis plusieurs siècles mais ce n'est qu'en 1880 que les travaux de Louis Pasteur ont montré que cette pathologie était due à un virus.
La rage est inscrite sur la liste des maladies qui figurent dans le code sanitaire pour les animaux terrestres de l'Organisation mondiale de la santé animale (l'OIE). Il s'agit d'une maladie à déclaration obligatoire auprès de l'0IE. Certains pays ont mis en place des mesures sanitaires rigoureuses et sont parvenus à éradiquer la maladie et à répondre aux conditions exigées par l'OIE pour obtenir le statut indemne de la rage. par contre, dans certains pays, la rage reste endémique et présente principalement dans des espèces réservoir sauvages.
Même si la maladie peut avoir des conséquences économiques dans certains pays quand elle touche les animaux d'élevage, c'est la contamination des chiens domestiques qui reste une préoccupation majeure dans plusieurs pays en développement ou en transition, car elle constitue une véritable menace pour l'homme dont le vecteur essentiel est le chien. La contamination, chez l'homme comme chez l'animal, se fait par morsure ou par griffure profonde d'un chien ou d'un chat.
Chez l'animal, la durée d'incubation est variable et les symptômes apparaissent de quelques jours à quelques semaines en se manifestant par des changements de comportement de l'animal tels qu'une excitation exagérée ou au contraire une apathie, une agressivité, une paralysie partielle ou généralisée et le symptôme le plus évocateur est l'incapacité à déglutir, d'où l'animal refuse de manger et de boire et commence à baver d'une manière excessive.
Le virus de la rage se transmet généralement par la salive lors d'une morsure d'un animal domestique ou sauvage infecté et rarement lors d'une griffure profonde.
Si vous craignez d'avoir été contaminé par une morsure ou une griffure et même si la plaie vous semble sans gravité, il faut primordialement commencer par nettoyer la plaie abondamment avec de l'eau et du savon de Marseille pendant plusieurs minutes afin d'éliminer tout résidu et ne pas utiliser un antiseptique contenant de l'alcool puisqu'il fera propager davantage le virus. Et en urgence, il faut contacter votre vétérinaire traitant et un centre de traitement et de vaccination antirabique au sein de l'Institut Pasteur.
Vu que le principal réservoir et vecteur du virus est le chien, des mesures et actions radicales en termes de rage canine doivent être réalisées pour éradiquer cette maladie : une vaccination de masse des chiens errants, la stérilisation des chiens à l'échelle nationale, des actions médico-sanitaires en cas d'apparition d'un foyer de rage, à savoir l'abattage des animaux contaminés et la vaccination immédiate des autres animaux dans les alentours du foyer de contamination. Ces mesures de prévention seront les principales actions et les seules qui s'avèrent efficaces contre cette maladie.
Les actions menées jusqu'à ce jour, à savoir l'abattage des chiens errants, à part la cruauté de cet acte, n'ont pas permis de diminuer l'incidence de la maladie chez les chiens et autres animaux, ce qui n'a pas permis l'éradication de la rage animale sur le territoire tunisien.
Une réorganisation de la stratégie et une concentration des ressources sur les campagnes de stérilisation s'avèrent nécessaires. par contre, l'abattage des chiens errants effectué depuis des décennies n'a pas prouvé son efficacité vu la prolifération continue de l'espèce canine avec un risque accru de propagation de la rage et de sa contamination aux animaux et à l'homme. Cependant, l'éradication de la rage animale en Tunisie reste difficile à atteindre mais pas impossible si la lutte est plus proactive et plus concentrée sur les campagnes de stérilisation et de vaccination antirabique des chiens errants au lieu de les abattre sans avoir un résultat palpable.