Au Burkina Faso, les populations ont manifesté ce lundi à Solenzo, dans la région de la Boucle du Mouhoun, au nord-ouest du pays. Face à la dégradation de la situation sécuritaire, les populations ont décidé de donner de la voix pour réclamer plus d'actions de la part des forces défense et de sécurité. Malgré les assurances des autorités administratives et traditionnelles sur des mesures en cours pour stabiliser la situation, la manifestation s'est tenue et s'est soldée par des scènes de violence ayant entrainé la mort du chef du canton.
C'est l'attaque contre une position des volontaires pour la défense de la patrie, jeudi 21 novembre 2024 qui a ravivé la colère des populations. Elles estiment avoir alerté le bataillon d'intervention rapide plusieurs heures avant l'assaut sans aucune réaction des soldats. 15 VDP ont été tués.
Lors d'une rencontre dimanche, les autorités administratives, soutenues par le chef du canton avaient demandé de reporter la manifestation prévue ce lundi. Sans succès. Excédées, les populations de Solenzo sont sorties dans les rues.
Selon des témoins, le chef du canton a été pris pour cible. Son domicile saccagé, ses épouses battues. Lui-même a été lynché puis tué, comme le montrent des images diffusées par les réseaux sociaux. Un fait très rare au Burkina Faso où les chefs traditionnels participent à la régulation des tensions sociales.
Les forces de défense et de sécurité ont recouru à des tirs de sommation pour disperser les manifestants. Un couvre-feu a été instauré sur place depuis lundi après-midi.