Les victimes de viols et de violences basées sur le genre n'ont pas un accès suffisant à la justice. C'est le constat amer que dresse l'ONG de défense de droit des femmes Equality Now. Dans un rapport de 42 pages publié aujourd'hui et intitulé Le viol en Afrique, la loi, la pratique et l'accès à la justice, les juristes de l'association ont relevé de nombreuses lacunes dans les différents textes de près de 45 pays africains.
Selon l'ONU Femmes, près de 33% des femmes africaines âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences sexuelles de la part d'un partenaire intime.
Une donnée bien en deçà de la réalité insinue Equality Now. Les contraintes culturelles, doublées de l'ostracisme auquel elles s'exposent de la part de leur entourage les décourageant souvent pour porter plainte devant les juridictions compétentes, lorsqu'elles sont compétentes.
Le rapport relève que toutes les formes de violences sexuelles ne sont pas reconnues par les codes pénaux des différents pays et que les peines prononcées ne sont parfois pas proportionnelles au mal engendré. L'ONG prend exemple sur la Guinée équatoriale qui, dans son article 429 du code pénal, indique que « le viol de toute femme devrait être puni d'un emprisonnement mineur ».
Autre question sensible : celle du mariage. Lorsque l'on sait que les violences sont en majorité commises dans le cadre familial, il arrive que les peines soient plus légères quand il s'agit d'un mari violent. Et quand bien même ces cas seraient portés devant un tribunal, certains codes pénaux exigent de la victime un certificat médical afin de porter plainte, dans des régions où l'accès aux soins est parfois difficile.